ssociation nationale interprofessionnelle des vins Bio, France Vin Bio est présidée depuis la fin 2022 par Philippe Gérard, à la tête du négoce Biovidis à Amboise (Indre-et-Loire). Précédemment vice-président de France Vin Bio, il succède au vigneron gardois Nicolas Richarme, le président de SudVinBio (et organisateur du salon Millésime Bio). Souhaitant se fixer sur quelques sujets prioritaires pour son mandat, Philippe Gérard veut notamment faire avancer des sujets techniques propres aux vins bio. Comme la gestion du cuivre, les traitements contre la flavescence dorée, le changement des normes américaines NOP… Des dossiers pointus et demandant une mobilisation conséquente.
« Nous sommes tous bénévoles. Pour peser, il faut être partout pour faire infléchir les choses » reconnaît le négociant, qui souhaite renforcer le poids national de France Vin Bio en ajoutant à ses six fédérations actuellement membres* des représentants de vignobles actuellement manquants : Alsace et Bourgogne notamment. Demandant un lobbying européen, l’évolution du règlement bio alimente le besoin d’une fédération européenne des vins bio souligne Philippe Gérard.


Commercialement, le président de France Vin Bio demande une campagne de l’Agence Bio dédiée aux vins pour soutenir le vignoble. Notant la morosité commerciale du marché français, marqué par la déconsommation des vins et accentuée par l’inflation, Philippe Gérard plaide pour un rajeunissement de la cible des consommateurs : « ça peut passer par de nouveaux contenants. On ne peut pas rester avec du verre perdu comme aujourd’hui. Des moyens existent, comme la consigne, la canette… Mais pas le plastique ! Nous avons des réflexions à avoir sur la façon de rendre la consommation de vin plus accessible aux jeunes, qui sont plus axés sur les bières et les spiritueux. »
Ayant débuté sa carrière comme ingénieur dans le gaz industriel, Philippe Gérard a longtemps travaillé pour la grande distribution (au sein du groupe Casino, notamment pour le développement en Asie). Un temps vigneron à Fronton (10 hectares avec un associé), il reprend en 2005 Biovidis à son fondateur, Vincent Giraud. Commercialisant 400 000 cols/an, ce négoce bio emploie 4 personnes.
* : L’Association des Champagnes Biologiques, Interbio Nouvelle-Aquitaine, Loire Vin Bio, SudVinBio, Sud-Est Vin Bio et Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine.