n rayon de soleil, une terrasse, trente-deux rosés bien frais en dégustation libre, et un déjeuner articulé autour d’élégants accords mets et vins : il n’en faut pas plus pour voir « la vie en Rhône ». Le 15 mai à Lyon sonnait le coup d’envoi de cet évènement orchestré par Inter Rhône pour promouvoir les rosés de la Vallée du Rhône auprès des acheteurs professionnels.
Jusqu’au 26 juin, douze déjeuners associés à un temps de dégustation libre sont prévus dans dix métropoles en France et deux au Royaume-Uni. Sur chaque évènement, vingt-cinq professionnels sont invités : cavistes et restaurateurs principalement, mais aussi acheteurs de la grande distribution, grossistes, quelques écoles hôtelières…
Après un lancement organisé « évidemment » dans la capitale rhodanienne, un tour de France est prévu en évitant d’affronter directement les fiefs des appellations de Provence. Paris n’est pas non plus au programme de cette année pour éviter « l’effet goutte d’eau » d’un évènement de taille trop modeste.
Cela laisse aussi le temps, avant d’affronter la capitale, de conforter les volumes de rosés. Ils représentaient 13 % de la récolte 2022 à l’échelle de la vallée du Rhône, avec 353 230 hl. L’objectif annoncé par l’interprofession est de 467 000 hl à l’horizon 2031, dont 200 000 hl pour les Côtes du Rhône et crus.
« Pour La Vie en Rhône, trois panels de 32 vins tourneront dans les différentes villes : en un mois, une centaine de vins aura été dégustée par 250 professionnels français et 50 britanniques », résume Elodie Daniel, responsable marketing France à Inter Rhône. L’interprofession a axé sa communication sur deux profils de rosés : « fruités et délicats » pour les vins d’apéritifs à boire dans l’année, versus « fruités et généreux » pour les vins de gastronomie, plus structurés et à boire dans les deux ans.
Sur chaque évènement sont servis quinze vins de chaque profil, issus de tous types de terroirs (crus, Côtes du Rhône et Villages, vallée du Rhône) et deux rosés de spécialité : vins doux naturel Rasteau et muscat de Beaumes de Venise. Avec des tarifs au caveau de 6 à 12 € hors cru et de 12 à 20 € pour les crus, les bouteilles de rosé revendiquent le même rapport qualité-prix que les rouges rhodaniens.
En plus de faire goûter un panel de vins, l’idée était de tordre le cou aux clichés. D’abord, on ne préjuge pas d’un vin par sa couleur. Un « blind test » consistait à deviner la nuance de deux rosés (parmi onze teintes) dégustés dans des verres noirs : personne n’eut 100 % de réussite… Ensuite, un vin rosé peut se déguster comme un grand vin et accompagne tout type de mets gastronomiques – preuve en fut donnée à Lyon avec un amuse-bouche au fromage, une entrée au crabe, un plat d’agneau et un dessert de fruits.
Le format de l’évènement, autour d’un déjeuner en accords mets et rosés, est stratégique : « Nous voulons entrer à la carte des restaurants, présente Elodie Daniel. Un caviste sur deux propose des rosés rhodaniens, mais seulement 12 % du CHR : il y a un vrai potentiel à aller chercher en restauration ! »
L’évènement devrait être réédité en 2024 et 2025.