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Traitements oïdium et sécheresse persistante lancent le millésime 2023
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Vignobles méridionaux
Traitements oïdium et sécheresse persistante lancent le millésime 2023

Des Pyrénées à la Provence, la végétation de la vigne a entamé sa pousse et les cépages sensibles à l'oïdium doivent être tenus. Le sujet de l'eau préoccupe fortement, alors que les pluies sont inexistantes.
Par Olivier Bazalge Le 08 avril 2023
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Traitements oïdium et sécheresse persistante lancent le millésime 2023
Drapeaux sur des feuilles de carignan. - crédit photo : CA34 (Paul Hublart)
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ans les vignobles méridionaux, le millésime 2023 s’avance dans une temporalité plus en phase avec la moyenne décennale que les deux derniers millésimes. Ainsi, dans les secteurs les plus avancés du Languedoc, le stade 3 à 4 feuilles étalées a été atteint cette semaine pour les cépages à débourrement précoce tels que chardonnay, muscat petits grains ou encore carignan. Par sa sensibilité face à l’oïdium, ce dernier figure d’ailleurs en 1ère ligne des interventions de protection dans ce début de campagne de traitements. « Dans les parcelles de carignan, et de chardonnay, ayant un historique vis-à-vis de l’oïdium les premiers passages en soufre mouillable se font dès cette semaine et la suivante pour prévenir l’apparition de drapeaux. Le développement de l’oïdium étant avant tout soumis à la présence d’inoculum, il faut démarrer la protection dès le stade 3 feuilles étalées dans les zones déjà touchées l’année précédente ou connues pour leur sensibilité », décrit Nicolas Dutour, consultant agronome chez les laboratoires Dubernet.

Même description de la part de Marjolaine De Renty, consultante viticole pour le groupe ICV en Provence, concernant le cépage autochtone tibouren. « C’est le plus avancé dans le secteur provençal, déjà à 4 feuilles étalées, et très sensible à l’oïdium. Les premières protections ont été réalisées cette semaine pour ce cépage, alors qu’on est plus sur l’éclatement de bourgeons pour les autres variétés, à l’exception de quelques parcelles de chardonnay ou des vieux carignan », déroule-t-elle. Plus à l’Ouest dans l’Hérault et l’Aude, ce sont les secteurs de plaines biterroises et narbonnaises qui sont les plus avancés. « Dans le Narbonnais, les parcelles de chardonnay menées en taille mécanique arrivent à 2-3 feuilles étalées et peuvent occasionner un 1er passage pour prévenir l’oïdium, selon leur historique. On peut privilégier les biocontrôles et le soufre mouillable et ajuster des doses plus faibles tant que la végétation est limitée », commente Nicolas Sourd, conseiller viticole pour la chambre d’agriculture de l’Aude.

Drapeaux sur des carignan précoces de la zone biterroise

Son collègue de la chambre héraultaise précise la même stratégie dans le secteur de Béziers « où il faut intervenir au plus tôt sur les parcelles de carignan connues pour leur propension aux drapeaux, sur lesquelles il ne faut pas se rater dans les premiers traitements, c’est difficile à rattraper ensuite ». Dans leur tournée de cette fin de semaine, l’équipe de conseillers vitis de la chambre de l’Hérault remontent déjà « ce symptôme de drapeaux sur des carignan précoces de la zone biterroise », ajoute Paul Hublart. Pour ces carignan sensibles, un soufre mouillable devra également être renouvelé autour des 5-6 feuilles étalées. Les parcelles de chardonnay à historique de sensibilité doivent être traitées avec la même attention.

Vigne de colombard dans l'hérault le 7 avril 2023-N. Dutour

Dans le Gard et le Sud de la vallée du Rhône, les carignan devraient arriver aux 2-3 feuilles étalées dès la semaine prochaine et la suivante. « Je note cependant une irrégularité dans les débourrements, avec des coursons qui ne partent pas, rappelant le phénomène de 2004 suite aux chaleurs de 2003. Il faudra confirmer cette observation cette année, qui pourrait être une conséquence des chaleurs à répétition de l’été dernier », analyse de son côté Bernard Genevet, conseiller viti de l’ICV de Nîmes.

Mais partout, le sujet de l’eau pose question. Les recharges hivernales ont été quasiment inexistantes et les zones qui ont accès à l’irrigation commencent déjà à ouvrir les robinets. « Dans les endroits où c’est possible, il ne faut pas hésiter car on ne voir rien venir du côté des pluies pour les prochaines semaines », commente Nicolas Dutour.

Détruire les couverts

Plus au Sud, dans les Pyrénées-Orientales où la situation vis-à-vis de l’eau est si critique que l’on en revient à prier le ciel, le chef de service viti de la chambre départementale Julien Thiery explique, dépité, que « certains se demandent déjà s’ils vont faire tous les efforts dans leur campagne de traitement et de travaux dans les vignes, tant il n’y aura pas l’eau nécessaire pour que la plante amène les raisins jusqu’à la récolte ». Seules des pluies régulières jusqu’à la récolte pourront contrer une situation qui s’annonce préoccupante. « Si le temps reste trop sec jusqu’à la floraison, il y aura une mauvaise pollinisation, une coulure importante, puis des raisins de la taille de groseilles », lance Julien Thiery.

« Des retards de végétation sont à envisager s’il ne pleut pas car les fosses que nous avons faites montrent qu’il n’y a pas d’eau disponible en profondeur », renchérit Paul Hublart, qui estime également que les apports de fertilisation minérale n’ont que peu d’effet si la pluie ne permet pas de dissoudre les minéraux dans le sol. De la Provence à la frontière espagnole, tous les techniciens interrogés s’accordent sur la nécessité de ne pas maintenir les couverts végétaux dans ce contexte de déficit hydrique. « Avec l’hiver sec, ces couverts, mulch, engrais verts n’ont pas bien pris, il faut donc les éliminer pour cette année », valide Paul Hublart.

De son côté, la Corse est cette année mieux lotie que le vignoble continental. « Nous avons connu de très fortes précipitations cet hiver, de l'ordre de 600-700 mm. Le nord reste un peu plus sec que le sud, où les barrages sont pleins et les nappes phréatiques assez hautes », relève Pierre-Albert Spaccesi, conseiller à la chambre d'agriculture de Corse pour la partie sud de l'île. Il estime à une semaine la différence de démarrage de végétation entre le nord de l'île et le sud, plus avancé, où les grenache noir et niellucio atteignent les 3-4 feuilles étalées.

 

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