ans même parler des dernières positions hygiénistes en France, les débats européens sur le récent plan cancer et le futur étiquetage irlandais sur les risques sanitaires de l’alcool témoignent d’« une grande pression et un gros débat sur le vin et la santé » reconnaît Sandro Sartor, le président du programme européen Wine in Moderation, lors d’une conférence de presse ce 19 mars sur le salon ProWein (19-21 mars à Düsseldorf). Pour ne pas être spectateur, mais acteur, « comme filière, nous devons nous assurer que l’on éduque les consommateurs à la modération » pointe le négociant toscan (marque Rufino, du groupe Constellation Brands), qui annonce le lancement en mai d’un module de formation pour les professionnels du vin (vignerons, négociants, cavistes, sommeliers…). Accessible en présentiel ou en distanciel, cet outil doit enseigner les éléments scientifiques et réglementaires* de la consommation responsable du vin pour le transmettre aux consommateurs avec qui ils interagissent quotidiennement (de l’accueil au chai au service au restaurant).
Fondamentalement, « il y a une différence scientifique entre consommation modérée et excessive » rappelle Sandro Sartor. Alors que l’on entend en France des critiques hygiénistes reprochant à la filière vin du faire du lobbying via la promotion de la consommation responsable, le président de Wine In Moderation balaie un argumentaire de prohibitionnistes : « nous ne pouvons pas garder le silence. Nous ne devons pas la fermer sur la consommation responsable. Certains pensent qu’à Wine in Moderation nous communiquons pour que les consommateurs achètent plus de vin et que nous en tirions plus de profit. C’est faux : ce ne serait pas soutenable. »


Alors que la filière vin développe ses engagements dans le développement durable, « ce n’est pas qu’un sujet environnemental » pointe Sandro Sartor, soulignant que « tout ce qui est mauvais pour la santé n’est pas durable. Nous pouvons être bon pour l’environnement, mais si les consommateurs ne sont pas modérés, ils abimeront leur santé et notre image sera détruite. » Communiquer raisonnablement pour préserver durablement la culture du vin.
Autre annonce ce 19 mars pour Wine In Moderation : la signature d’un partenariat triennal avec ProWein pour porter ce message sur les salons internationaux de l’organisateur allemand. « Nous pensons en tant que secteur que la modération est durable. Si nous pensons que la consommation de vin est compatible avec la santé, nous devons nous assurer que le consommateur le sache » conclut Sandro Sartor.
* : Selon la réglementation spécifique à chaque pays.