as de remède miracle. « Quand on travaille sur l’agriculture durable, on sait qu’il n’y a pas une solution, mais tout une palette d’outils à déployer » pose Alexandre Imbert, le responsable des affaires publiques et juridiques AOC pour Martell Mumm Perrier-Jouët (MMPJ, groupe Pernod-Ricard), en marge d’une conférence sur la viticulture durable ce 25 février sur le Salon International de l’Agriculture (Paris). « Pour répondre au rendez-vous du développement durable, on pourra offrir demain une variété de solutions que l’on a testé sur nos domaines. Libres aux viticulteurs d’en adopter tout ou partie solutions » poursuit Alexandre Imbert.
Lancé dans l’agriculture régénérative depuis 2021, MMPJ déploie actuellement ses pratiques sur 50 % de ses 700 hectares de vignobles de Champagne et Cognac (le château Sainte-Marguerite en Provence ne rentrant pas encore dans ce cadre). Avec l’objectif d’atteindre 100 % en 2030, avec 10 % de ses apporteurs déployant de premiers itinéraires indique Alexandre Imbert. Passant concrètement par la gestion des couverts végétaux et des travaux du sol (MMPJ s’interdit les herbicide depuis 2019), des essais d’agroforesterie (depuis ce début 2023 avec 7 ha en Champagne et 8 ha à Cognac)...


« Nos vignobles ne sont pas pour l’approvisionnement (ils représentent 3 % des volumes à Cognac et 10 % en Champagne), mais pour la recherche et l’innovation » indique Alexandre Imbert, soulignant la volonté de « tout tester » sur les parcelles dédiées à l’approche holistisque de l’agriculture régénérative : « l’élément central est le sol, dans la logique des sols vivants. On part du sol pour accompagner sa restauration » explique le responsable des affaires publiques et juridiques, pointant de premiers résultats : le volume de vers de terre à l’hectare passant de 400 kg/ha en 2015 à quasiment une tonne en 2022 (avec l’objectif de 1,5 t en 2025).
Suivant l’« idée générale de développer le biotope, pour que le vignoble se défende par lui-même au maximum », MMPJ voit dans l’agriculture régénérative un outil combinant « la préservation de l’environnement et de l’activité viticole, de sa productivité » ajoute Alexandre Imbert. Autre avantage de l’approche de l’agriculture régénérative, elle ne présente pas de rupture radicale, passant souvent par la redécouverte de pratiques anciennes avec l’appui de technologies modernes (pour l’aide à la décision ou la validation de techniques empiriques).
Pour que la production de vins effervescents et d’eaux-de-vie soit durable, il faut aller au-delà du vignoble, pour prendre en compte les opérations de transformation (vinifications, distillation, élevage…) et de mise sur le marché (conditionnement, transport…). « On travaille sur l’ensemble des dispositifs possibles. On ne s’interdit rien : il n’y aura pas une solution » indique Alexandre Imbert, concluant que le « juge de paix sera le consommateur. Avec des produits de vieillissement, le consommateur jugera des produits d’aujourd’hui dans 10 à 15 ans avec sa vision d’alors. »