ur ses 13 heures d’inauguration du Salon International de l’Agriculture ce 25 février, le président de la République, Emmanuel Macron, a dédié 30 minutes aux échanges avec les représentants de la filière vin sur le pavillon du Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d'origine et à indication géographique (CNIV). L’occasion de faire le point sur les demandes de soutien des opérateurs vitivinicoles, faisant face à une succession ininterrompue d’aléas. « Depuis 2019, nous avons eu les taxes Trump, le covid, des aléas climatiques, la hausse des charges, la baisse du pouvoir d’achat, la déconsommation… » liste Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgrimer.
Revenant sur le plan d’aide du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, et les demandes de la filière, l’échange avec le président de la République n’a pas abouti à de nouvelles annonces sur l’enveloppe de la distillation de crise et les modalités d’arrachage définitif. Mais des annonces pourraient avoir lieu dans la semaine qui vient sur le salon de l’Agriculture espère-t-on dans la filière. La question pour la distillation de crise étant de pouvoir d’ajouter aux 2x40 millions d’euros annoncés une rallonge de 40 millions € issue des réserves de crise européenne. Pour l’arrachage, les derniers échos très positifs et permettraient d’envisager réglementairement le recours au Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) et au Fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnemental (FMSE), ce qui laisserait le seul problème du financement de ces arrachage définitifs (la question de l’arrachage temporaire restant en suspens).
« C’est la dernière ligne droite » espère Joël Boueilh, le président des Vignerons Coopérateurs de France, qui note l’urgence de ces aides : « il les faut rapidement. Des situations sont très difficiles dans le vignoble ». Président du CNIV, Bernard Farges note qu’Emmanuel Macron répète que « l’État serait aux côtés de la filière. Il a entendu nos besoins à court, moyen et long termes avec une approche stratégique. » Jérôme Despey souligne la nécessité d’« actions conjoncturelles et structurelles pour donner des perspectives à la filière et lui permettre de bâtir son avenir. Nous avons la volonté de travailler sur un plan de filière plus en adéquation avec le marché. Nous devons aussi mieux affronter l’export. »


Militant pour que le vin soit la grande cause économique nationale, Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France, milite pour des actions précises de soutien par la diplomatie française. « Le président de la République m’a demandé quelles sont les cibles prioritaires. Je lui ai répondu que toutes les cibles sont prioritaires : les marchés traditionnels où il faut faire face à la concurrence et tous les pays émergents où il faut être leader et pas suiveur » indique Jean-Marie Fabre. Pour ses prochains déplacements, « le président a dit qu’il nous ramènerait dans sa valise » pointe Joël Boueilh. « Nous lui avons répondu qu’il faudra au moins deux valises ! » ajoute Jérôme Despey.
Soutenant l’« appel à la diplomatie économique » de la filière, Samuel Montgermont, le président de Vin & Société, rapporte la demande d’Emmanuel Macron : « être en capacité d’additionner les vins, la gastronomie et le luxe pour élargir l’offre à l’art de vivre à la française. C’est la valeur ajoutée de la marque France à l’export. »