yant le projet de développer une serre insect proof, à l’épreuve des insectes, la Chambre d’Agriculture de Gironde prépare un démonstrateur pour 2023 qui sera basé à Blanquefort (Médoc). « L’objectif final est d’augmenter la qualité sanitaire des plants en limitant voire empêchant l’infection de ceux-ci par des viroses dont certains insectes en sont les vecteurs » indique le pôle technique et développement durable du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), qui est partenaire du projet.
« Nous démarrons à l’heure actuelle, nous n’en sommes pas encore au stade de la réalisation » indiquent le service charentais, précisant que l’étude doit « apporter une réponse sur le moyen terme et sera au service des vignobles Bordelais, de Bergerac, des Pyrénées-Atlantiques et Cognac ». Et d’ajouter que « ce démonstrateur permettra d’acquérir les bonnes pratiques de multiplication sous serres durant 4 à 5 ans avant de se lancer dans la production sous serres. »
Déployé sur les cépages du bordelais (cabernet sauvignon, merlot, sauvignon blanc…) et du charentais (ugni blanc, folle blanche, colombard…), ce projet va également travailler sur la multiplication des porte-greffes. Le projet s’inscrit dans un cadre national plus global, celui du nouveau plan national dépérissement du vignoble (PNDV). D'autres projets existent, comme dans le Gard, dans la station du Grau du Roi de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV).


Permettant « d’assurer une protection quasi intégrale vis-à-vis de toute contamination », la serre insect-proof pour le matériel initial du Grau du Roi va « se décliner au stade de la prémultiplication, deuxième étape de la diffusion des sélections » souligne David Amblevert, le président de la Fédération Française de la Pépinière Viticole (FFPV), lors de son récent congrès savoyard. Ajoutant que « d'autres prémultiplicateurs sont appelés à s’engager également dans le respect du cahier des charges validé sur proposition de la Commission Scientifique et Technique IFV. C’est un pas historique sur le plan sanitaire. L’enjeu reste l’équation économique de ce nouveau dispositif. Tous les porteurs de projets doivent co échanger sur l’itinéraire de production dans l’objectif d’avoir un coût de plants de base économiquement acceptable pour les multiplicateurs. Il faut tout faire pour que le modèle économique soit en adéquation avec le marché, dans un contexte de concurrence internationale. »