menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Politique / "Structurellement, il n’y a pas de problème d’écoulement de vin dans le bassin Languedoc-Roussillon"
"Structurellement, il n’y a pas de problème d’écoulement de vin dans le bassin Languedoc-Roussillon"
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Ludovic Roux
"Structurellement, il n’y a pas de problème d’écoulement de vin dans le bassin Languedoc-Roussillon"

N’envisageant que des arrachages et distillations ciblés, le président des caves coopératives d’Occitanie tempère les craintes bouillonnant dans le vignoble méridional en ce début de campagne.
Par Alexandre Abellan Le 24 octobre 2022
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
« Il faut trouver des solutions d’accompagnement » pointe Ludovic Roux. - crédit photo : VCO
«

 Quand on analyse le marché, il n’y a pas de crise. L’arrachage et la distillation ne seront pas des remèdes. La boîte à outil doit être ciblée » pose Ludovic Roux, le président des Vignerons Coopérateurs d’Occitanie (VCO, réunissant 200 caves coopératives pour 17 100 coopérateurs et 154 000 hectares de vignes, pour 10 millions d’hectolitres de vin produits et 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires). Sur une prévision de 14,5 millions hectolitres de vin produits en Occitanie pour le millésime 2022, le président des coopérateurs distingue le Sud-Ouest, qui tombe à 1,9 million hl (-8 % par rapport à 2021) et va de nouveau manquer de volumes (posant « un problème d’approvisionnement des marchés ») et le Languedoc-Roussillon, qui remonterait entre 12,5 et 13 millions hl (+30 % par rapport à 2021), « ce qui est une bonne nouvelle. Nous sommes d’abord des producteurs-vinificateurs. Il faut être content qu’il y ait une récolte normale, très belle qualitativement » souligne Ludovic Roux.

Avec un stock estimé à 6 millions hl avant les vendanges 2022 (« un stock au plus bas, nous avons récemment eu jusqu’à 8 millions hl sans que l’on parle de crise »), les disponibilités de vin dans le Languedoc-Roussillon pourraient s’élever à 19 millions hl : « depuis quelques années nous étions entre 18,6 et 19,5 millions hl de disponibilités. De façon macroéconomique, la situation au début de la campagne est plutôt normale » estime Ludovic Roux. Après une campagne 2021-2022 ayant commercialisé 10,6 millions hl, il y aurait pour 2022-2023 un volant supplémentaire de 2 à 3 millions hl : « je suis persuadé que l’objectif de gagner 600 000 à 1 million hl est atteignable. Cela augmenterait d’un million hl les stocks à la fin de l’année, ce qui ne serait pas dramatique. Après plusieurs récoltes déficitaires d’affilée, on peut retrouver des parts de marché si l’on a des produits adaptés à la demande » estime Ludovic Roux, pointant que « dans le cadre méditerranéen, l’année exceptionnelle est celle sans aléas… »

Pas de problème de marché

Se basant sur ces chiffres et calculs, le président de VCO est confiant : « structurellement, il n’y a pas de problème d’écoulement de vin dans le bassin Languedoc-Roussillon* ». Indiquant que le conseil de gestion de la coopération occitane valide à l’unanimité cette analyse, Ludovic Roux appelle à « ne pas s’emballer pour certaines situations circonscrites, où il n’y a pas de problème de marché en soi, mais d'adaptation. Je suis persuadé que notre région est capable de commercialiser ce volume de vins si demain le marché mondial n’est pas bloqué par le manque de matières sèches, la crise covid ou des fermetures de frontières. »

Boîte à outils

La coopération régionale plaide ainsi pour une boîte à outils adaptée aux spécificités de chaque région, avec un financement clairement distinct de l’Organisation Commune du Marché vitivinicole (OCM vin). Dans le cas du Languedoc-Roussillon, le viticulteur audois imagine un plan de relance avec des aides à l’export pour les entreprises investissant sur des marchés en croissance (volume et valeur), une « distillation bien ciblée face à des retards dûs à un manque de disponibilité de bouteilles (notamment blanches pour le rosé) », ainsi que l’inflation pesant sur la consommation et l’augmentation des charges (« le coût de production de la bouteille de vin a augmenté de 20 % »), de la mise en réserve et le financement du stockage privé permettant de réduire les tensions liées aux défauts d’approvisionnement en bouteilles de verre et de disponibilités en containers… Et une forme d’arrachage temporaire pour « les vignerons épuisés ayant un vignoble qui n’est pas vendable ou ne représente plus un patrimoine et souhaite pouvoir arrêter leur activité sereinement ». Ne souhaitant pas parler d’arrachage, Ludovic Roux évoque une forme de mesure agroenvironnementale permettant d’ouvrir une porte de sortie honorable sans perdre le potentiel de production. « On ne doit parler d’arrachage et de distillation massifs qu’en cas de problèmes structurels massifs de marché » souligne-t-il.

Souvent entendue dans le vignoble, la critique de caves coopératives voulant préserver des volumes d’approvisionnements à hauteur de leurs dimensionnements n’est pas pertinente pour Ludovic Roux, qui souligne l’importance de la filière vin dans le tissu économique territorial.

 

* : Y compris pour les vins bio précise-t-il. Notant qu’avec une commercialisation en 2021-2022 de 1,2 million hl, il faudra absorber l’arrivée de 450 000 hl venant de la coopération dans les prochaines années. « Ça va se calmer. Il y a moins de conversion, des déconversions en hausse et on passe le message de ne passer en bio que lorsque l’on est capable de le vendre » rapporte Ludovic Roux.

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (3)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
VignerondeRions Le 01 novembre 2022 à 11:37:17
J'adore les analyses de ce genre de personnage, "il n'y a pas de problème structurel..." Sur le volume probablement, d'après votre analyse. Venir nous expliquer que tout va bien en France et dans le Languedoc, c'est probablement vrai pour les caves et le négoce. Tant que tu revends plus cher que tu achètes tout va bien, et que tu as le volume nécessaire pour livrer tes clients tout va bien aussi. Le problème structurel de la filière VIN, c'est qu'on achète les volumes en dessous des coûts de revient, mais à priori à l'école vous avez du zapper ce cours d'économie. OUI Monsieur désolé de vous décevoir mais une très grosse majorité de la filière VIN rencontre un problème structurel, et ce dans toute la France, pas une ligne, pas un mot à ce sujet dans votre analyse c'est un peu étrange. Quand on te donne moins de 50% de ton coût de revient c'est un problème structurel, quand ça dure depuis plusieurs années, c'est un problème structurel, quand il n'y a pas de repreneur car pas de rémunération c'est un problème structurel chez vous comme partout. Votre discours est indigne d'un responsable de filière. On peut aller le constater sur le terrain quand vous voulez, avec des journalistes pour témoin. Votre interview est un très bel acte de communication, en revanche une analyse pathétique, et surtout un aveu d'incompétence dans la gestion d'une filière, publié noir sur blanc dans la presse viticole nationale. Chapeau bas, il faut oser.
Signaler ce contenu comme inapproprié
La rédaction Le 24 octobre 2022 à 12:15:00
Bonjour, merci pour votre alerte : l'erreur est corrigée.
Signaler ce contenu comme inapproprié
J.Henry DAVENCE Le 24 octobre 2022 à 12:05:01
154 000 ha et non 1 540 000 ha...
Signaler ce contenu comme inapproprié

vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Politique
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé