Ces vendanges sont très particulières, pose Anthony Brun, président de l’Union Générale des Viticulteurs pour l'AOC Cognac (UGVC). Il y a 15 jours, mes vignes ayant pris la grêle et souffert de la sécheresse, j’ai personnellement dû m’arranger avec un voisin pour récolter avec deux machines et remplir mes pressoirs dans des délais raisonnables ».
Si, sur ses parcelles grêlées, autout de Saint-Bonnet-sur-Gironde, le viticulteur n’a rentré qu’en moyenne 15 hectolitres par hectare, la majorité de ses confrères s’en sont mieux sortis.
« Cette année, il y a vraiment deux régions différentes à Cognac » confirme Sandrine Lucas, conseillère en viticulture et œnologie à la Chambre d’agriculture. « Là où il a plu mi-août, les extractions de jus sont excellentes et les rendements spectaculaires ».
Contrairement à Anthony Brun, certains viticulteurs n’ont commencé les vendanges que cette semaine. « La majorité devrait terminer dans 7 jours » reprend le président de l’UGVC.
Le millésimé est marqué par de faibles acidités mais un haut degré d'alcool potentiel, de l'ordre de 10 % vol.
« Depuis 10 jours, la baisse des températures est propice à des fermentations qualitatives ». Les matins sont frais, autour de 12°C. « En ce moment, le thermomètre grimpe jusqu’à 18°C l’après-midi, précise Sandrine Lucas. En mélangeant la vendange du matin et celle de l’après-midi, la température à l’encuvage est idéale, même si les fermentations mettent parfois deux jours au lieu d’un à démarrer ».
Une fois lancées, elles se déroulent sans heurts jusqu’à la fin malgré les faibles teneurs en azote. « Les viticulteurs en rajoutent un peu à l’aveugle. D’après nos contrôles maturité nous tournons souvent autour de 40 à 60 mg/L d’azote assimilable. Dans ce cas, l’idéal est d’en ajouter 30 g/hl au moment du levurage et de complémenter de 20g une fois la densité à 1040. »
L’état sanitaire est resté parfait partout. Malgré cela, Anthony Brun portera une attention particulière aux conditions de conservation de ses vins compte tenu des pH élevés.