coop : les vins de Bordeaux 2022 ne seront pas tourbés ! Mis à part quelques parcelles isolées se trouvant à proximité des feux de Landiras dans le Sud de la Gironde, les goûts de fumée, avec son cortège d’arômes de cendrier et de bouche amère, ne seront pas le marqueur de cette récolte pour les vins de Graves, Sauternes, etc. Les vents et la précocité des feux par rapport au développement des baies rendent le phénomène marginal, tandis que les outils de mesure des risques et de correction des déviations existent et sont bien connus (ayant été déployés ces dernières années en Languedoc, Provence…).
Reste en bouche de vignerons bordelais comme un petit dégoût de fumée ; après que le week-end dernier ce sont enchaînées dans les médias des publications évoquant un possible goût "déséagrable" des vins de Bordeaux, à partir des commentaires à chaud d'œnologue faisant la promouvoir d'une rencontre professionnelle se tenant à Bordeaux cette semaine. Une forme de maladresse dans la communication qui a distillé le doute sur un millésime qui n’est même pas encore produit. Les dépêches semblent s’être un peu trop dépêchées de reprendre des craintes techniques qui, malgré les précautions scientifiques, sont venues se coller aux basques du millésime à venir. En espérant que cette crainte de goût de fumée ne devienne pas impossible à détacher des bordeaux 2022. Les vins de Californie en ont fait les frais commerciaux après les mégafeux de 2020. Et on connaît bien en France le fantasmé goût de banane du Beaujolais nouveau qui revient sempiternellement, tel un véritable sparadrap du capitaine Haddock.
La déception des vignerons girondins dans ces cris au loup est d’autant plus forte que non seulement ces goûts de fumée ne se retrouveront pas dans l’écrasante majorité de leurs vins, mais qu’en plus cette récolte s’annonce prometteuse pour les vignobles épargnés par les aléas climatiques (multiples ce millésime : gel, grêle, canicule…). Ayant le potentiel qualitatif d’une année chaude, le millésime 2022 est résolument prometteur. Seule ombre au tableau, les rendements qui s’annoncent faibles, faute de pluie. Mais attention, on ne parle évidemment pas de petit millésime : il s’agit de quantité moindre, mais de qualité supérieure… Et qui sait, 2022 sera peut-être l’un des nouveaux millésimes du siècle à Bordeaux ?