i Bordeaux, Bourgogne et Champagne sont respectivement considérés comm étant les synonymes de grands vins rouges, blancs et effervescents, la Provence veut être de la même façon l’étendard du vin rosé. Pour faire reconnaître son savoir-faire et sa culture, le Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence (CIVP) souhaite déposer un dossier à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Existant depuis des années, ce projet se concrétise désormais, avec l’embauche d’une personne dédiée au montage de la candidature. « Nous avons en tête que ce sont des démarches longues. J’entame le projet, ce sera un autre président qui le conclura » avance Éric Pastorino, le président du CIVP, qui esquisse les atouts de la candidature provençale : « le rosé n’est pas un vin uniforme : il y a une finesse et une délicatesse, mais surtout une diversité grâce au savoir-faire. C’est l’une de nos richesses. »
Portant haut les couleurs du rosé auprès de l’UNESCO, la Provence porte également beau, grâce à un succès commercial ne se démentant pas qui doit être consolidé stratégiquement. « Nous sommes fiers de tout ce qui a permis de faire la Provence actuelle. Tout va dans le bon sens : l’arrivée de maisons, la montée en gamme… Il reste beaucoup de choses à faire, mais la valorisation des vins de Provence est une réalité » souligne Éric Pastorino, pointant que « nous sommes le seul bassin viticole spécialisé dans le rosé* ». Pour devenir « le rosé des rosés », le CIVP mise non seulement sur une reconnaissance culturelle, mais plus globalement sur une nouvelle stratégie de marque, intégrant les terroirs, ses appellations et ses dénominations géographiques complémentaires. « Eu égard à nos AOC, notre devoir est d’avoir la marque plus forte possible » pointe le président de l’interprofession, qui s’appuie depuis le début d’année sur l’arrivée d’une nouvelle directrice marketing (Carole Guinchard).
En cours, le travail sur la nouvelle plateforme de marque des vins de Provence va se concrétiser avec une campagne de communication dévoilée en fin d’année. Elle s’annonce marquante, et détonante, pour affirme que le rosé n’est pas un vin comme les autres glisse Éric Pastorino. Un positionnement qui sera affirmé fin février 2023 (après le salon Wine Paris & Vinexpo Paris), avec un premier évènement d’expériences en Provence réunissant les trois AOC (Côtes de Provence, Coteaux Varois en Provence et Coteaux d’Aix en Provence) pour proposer une immersion dans la filière provençale (et son potentiel œnotouristique). « Notre place est celle du meilleur rosé dans la gamme premium et leaders sur tous les marchés importants » souligne le président du CIVP. Un positionnement international à conforter avec l’UNESCO, et déjà travaillé via une campagne commune avec l’appellation italienne Valtenesi.
* : Le rosé représentant 91 % des 1,2 million d’hectolitre de vins produits en Provence (qui pèse pour 4 % de la production mondiale de vins rosés).