ereine en début de semaine, Marie-Noëlle Lauer l’est beaucoup moins ce 20 juillet. « Il faisait encore 37°C hier à 21h et cette fois-ci les vignes ont vraiment souffert ».
Des grappes entières ont grillé du côté exposé au soleil de l’après-midi. « Le muscat et le riesling ont très mal vécu ce coup de chaud. Nous voyons également des brûlures dans les parcelles effeuillées tardivement par les vignerons pour lutter contre les maladies » explique la conseillère viticole basée dans le Bas-Rhin.
A la Chambre d’agriculture, son collègue Frédéric Schwaerzler a fait un grand tour dans le secteur du Haut-Rhin. « Les dégâts sont surtout fonction de l’orientation des parcelles. L’échaudage est généralisé, mais ne concerne souvent que les débuts de rang et les portions de grappes les plus exposées au soleil. En proportion, je ne pense pas que le phénomène soit trop important, mais là où le soleil a tapé, les raisins sont perdus ».


Sur Colmar, il a en moyenne fait 0,5°C de plus qu’en 2003 depuis le mois de mai. « Et il doit encore faire très chaud en début de semaine prochaine, certains modèles météo annoncent à nouveau 40°C, la situation devient vraiment problématique ».
Marie-Noëlle Lauer a en outre remarqué une grosse accélération de la véraison depuis lundi. « Les baies risquent encore plus de ramollir, surtout dans les vignes où le stress hydrique a déjà diminué le rapport feuille sur quantité de fruits ».
Le vignoble attendait de la pluie, il a été servi. Ce 20 juillet un couloir orageux venu de Franche-Comté a traversé l’Alsace en début de soirée. « Nous avons eu de gros volumes d’eau. Dans le Haut-Rhin à Guebwiller, il est par exemple tombé 50 mm » détaille Marie-Noëlle Lauer, ce matin du 21.
Les orages ont causé du ravinement dans certaines parcelles. Hier soir, l’Alsace a été la zone la plus foudroyée de France « Certaines communes ont connu deux orages de suite, et de la grêle est tombée autour d’Obernai, sur Bernardswiller, Ottrott, Mittelbergheim, et Andlau ».
A Bernardswiller, le vigneron Didier Pfister est parti au petit matin faire le tour de son vignoble. « La situation est désolante. Les grêlons étaient plus petits que le 26 juin mais avec le vent ils ont fait plus de casse. Les baies touchées le mois dernier venaient de tomber par terre et beaucoup viennent à nouveau d'éclater. Sur certaines parcelles, notamment celles de riesling, au feuillage assez peu touffu, je pense avoir perdu jusqu'à 40% de la récolte. Nous avions besoin de pluie et nous mais la grêle nous a fait très mal. D'autant que nous ne sommes pas habitués à en avoir » témoigne-t-il.
Le secteur de Dambach La Ville n'a pas non plus été épargné. Frédéric Schwaerzler y a déjà constaté jusqu’à 20 % de dégâts. Florian Beck-Hartweg s’en est bien tiré. « Quelques baies ont éclatées mais je ne suis pas inquiet. Les 16 mm de pluie ont bien rafraîchi l’atmosphère et vont faire du bien à la vigne ».
Le 26 juin, les grêlons avaient touché 25 à 30 % des vignes de la région, avec des impacts sur toutes les communes au nord de Heiligenstein à Molsheim-Mutzig. « Wettolsheim, Ingersheim, la sortie de la vallée de Munster et une partie de Beblenheim et des environs de Colmar sont aussi concernés » relatait Marie-Noëlle Lauer.
Un grêlon ramassé à Neubois ce 20 juillet, près de Dambach la Ville.