résent lors de Prowein, le directeur général des Vignerons Catalans (société de négoce appartenant à 8 caves coopératives du Roussillon et représentant la moitié des volumes du département), Stéphane Zanella a livré un point de situation concernant l’interprofession des vins du Roussillon, qu’il préside depuis décembre 2020. Alors que la prochaine assemblée générale se déroulera le 27 juin prochain, le président a à nouveau insisté sur « l’importance de renforcer la notoriété de la marque vins du Roussillon, qui affiche un déficit de reconnaissance auprès des consommateurs ».
Entre des vins doux naturels en perte de vitesse et des vins secs qui trouvent leur public, cette marque apparaît prise entre deux feux, « avec une promotion tiraillée entre ces deux bannières », situe Stéphane Zanella. « Nos accords triennaux viennent de redémarrer », précise-t-il d’ailleurs pour expliquer que les efforts de promotion vont à présent être recentrés sur ce point précis de la notoriété « car on s’est un peu perdus au fil du temps, en voulant satisfaire tout le monde en terme de communication, nous avons dilué l’impact de la marque Roussillon », poursuit-il.
La diminution des CVO (cotisation volontaire obligatoire), voulue par Stéphane Zanella lors de son élection, a entraîné une baisse de 10 % des ressources de l’interprofession, mais le président assure que les actions de promotion n’en seront pas affectées. « Il y en aura autant, car nous avons dans le même temps mené des économies structurelles de fonctionnement. Tout sera recentré autour de l’action collective, via des actions très qualitatives, pour sortir du simple bruit de fond », dévoile-t-il.
Entre la 1ère édition, en juin prochain, du Bacchus festival, mêlant têtes d’affiches musicales et vins du Roussillon, et évènements ponctuels à fort impact à Paris puis d’autres lieux d’exportation (Chine, Etats-Unis…), Stéphane Zanella voit le CIVR avancer dans des actions de « promotion pour la notoriété de la marque vins du Roussillon ».
Côté production, « la déprise des vins doux naturels AOC muscat est avant tout liée à leur circuit de commercialisation essentiel : la grande distribution. Les opérateurs importants n‘arrivent pas à sortir le produit de ce marché quasi unique de la grande distribution sur lequel la cible reste âgée. Et en parallèle, nous sommes hors sujet à l’export pour ces vins inaptes au vieillissement. Ils sont dans une impasse commerciale », analyse le directeur des Vignerons Catalans.
Les essais lancés autour des cocktails à base de muscat semblent plus que prometteurs, mais se heurtent à l’écueil de droits d’accises à l’export qui limitent les perspectives. « Ces droits ajoutent un à deux euros par bouteille, c’est un désavantage compétitif face à la concurrence. Le marché français est plus prometteur pour les cocktails, avec des réactions très positives », reprend Stéphane Zanella. Le levier effervescent pourrait également ouvrir des perspectives intéressantes pour ces muscats.
Aujourd’hui, les volumes de l’ensemble des vins doux naturels représentent toutefois moins du quart de la production roussillonnaise. « Les appellations Rivesaltes et Banyuls ont quant à elles basculé dans une situation de gestion de pénurie annoncée, leur situation commerciale est donc bonne, avec des vieux millésimes qui se positionnent dans une niche très bien valorisée », valide le président du CIVR.