eps Sicavac n’a pas fini de lutter contre l’appauvrissement du matériel génétique.
Après avoir installé une collection de plus de 250 lignées de sauvignon blanc issues de sélection massale dans des parcelles de vignes de l’appellation Coteaux du Giennois et proposé des greffons de haute qualité à 4 pépiniéristes, la structure s’est associée au Groupement d'Etude et de Suivi des Terroirs (GEST) pour entreprendre le même travail sur pinot noir.
« Les 116 de ce groupement de vignerons font du repérage depuis plusieurs années. Ils ont sélectionné plusieurs lignées et disposent même déjà de parcelles filles, explique Olivier Luneau, vigneron à Menetou-Salon et directeur de Ceps Sicavac. Nous profitons de leurs connaissances sur le végétal, et les aidons en retour à se rapprocher des pépiniéristes pour se structurer. »
L’objectif est de retenir un minimum de 150 individus différents. « Nous recherchons à obtenir le plus de diversité possible, en privilégiant les ceps à véraison tardive et ceux peu sensibles à la coulure ».
Pour contrer le réchauffement, les professionnels sont également en quête de raisins pauvres en sucres et riches en acides.
Des dizaines de pieds analysés en automne et indemnes de virus seront surgreffés à Sancerre au printemps prochain. Ils seront suivis par les techniciens de Sicavac, le centre technique du Centre-Loire.
Parallèlement, les observations continueront en Bourgogne. « Nous sommes aussi en quête de raisins pauvres en sucres et riches en acides. Le gel a bouleversé notre calendrier l’an passé mais nous espérons toujours devrions disposer de nouveaux plants dans nos exploitations en 2025 ou 2026 » poursuit Olivier Luneau, qui espère obtenir d’aussi bons résultats qu’avec les sauvignons.
Au domaine Teiller, le vigneron ne plante plus que des greffons Ceps Sicavac. « L’hétérogénéité génétique nous offre une plus grande résilience face aux accidents climatiques et nous avons gagné en qualité. Nous avons réalisé des microvinifications au laboratoire de la Sicavac, en comparant des sélections massales et des sélections clonales issues d’un même terroir. Il n’y avait pas photo à la dégustation. Les vins issus de sélections massales sont notamment ressortis bien plus longs en bouche ».
FranceAgriMer vient par ailleurs d’autoriser la Sicavac à réaliser des essais sur porte-greffes.