uelles sont les catégories de la filière vin qui connaîtront les plus fortes croissances à l’avenir ? Sans hésitation, « en premier ce sont les bulles, ensuite les vins bio/durables et puis le premium (le moyen de gamme) » réplique Jean-Philippe Perrouty, le directeur de Wine Intelligence (filiale du groupe IWSR), lors d’une conférence de presse ce 16 novembre à Paris (pour le salon WineParis & Vinexpo Paris). Présentant ses dernières prévisions, le statisticien laissait voir en miroir la catégorie qui peinerait le plus à l’avenir : les vins tranquilles, qui affichent des dynamiques bien moins fortes. Ayant marqué une baisse de leur consommation de 6 % en 2020, la reprise des vins tranquilles ne dépasserait pas 2 % en 2021, pour être inférieur à +1 % par an jusqu’en 2025 d’après les projections de l’IWSR (voir infographies ci-dessous).
Bien plus touchées pendant la crise sanitaires (avec -10 à -20 % selon les origines), les vins effervescents affichent de plus fortes perspectives de développement (deux à trois fois supérieures aux vins tranquilles). « Alors que les champagnes ont été les plus touchés par la pandémie (-15 à -20 %), leur reprise est très rapide (+4 % par an). Les autres effervescents (type prosecco et crémants) seraient à +2 ou +3 % » avance Jean-Philippe Perrouty, qui rappelle que les performances commerciales des vins effervescents sont conditionnées à « l’atmosphère : l’esprit de fête, l’ouverture des restaurants, les voyageurs internationaux… »
Autre catégorie en pleine croissance : les vins bio et autres certifications environnementales note l’IWSR. En 2020, les vins bio affichaient une croissance de 6 % de leurs ventes dans le monde, à rebours du repli des autres vins. Globalement, les ventes de vins bio représenteraient 3,5 % des volumes de vins commercialisés globalement en 2021. « Ça reste un marché secondaire. Mais en croissance de +6 % par an, contre +1 % pour l’ensemble des vins » note Jean-Philippe Perrouty. Ayant sondé des consommateurs de vins dans le monde (voir infographies ci-dessous), Wine Intelligence note que les critères les plus forts sur le développement durable concernent l’emballage (avec un avantage de perception pour les bouteilles face aux BIB). À noter que la notion de développement durable est lié au bio pour un tiers des répondants souligne Jean-Philippe Perrouty.
Autre tendance pour l’analyste : la premiumisation (sachant que premium correspond au moyen de gamme, avec des prix de vente 10 à 20 $ la bouteille de vin aux Etats-Unis). Amorcée depuis des années, cette premiumisation serait appelée à s’accentuer avec « la mécanique de transfert de la consommation des restaurants vers le domicile » note Jean-Philippe Perrouty, pour qui cette catégorie de prix sera la plus dynamique ces prochaines années. En témoignent les croissances de 6 à 7 % de ces gammes qui sont enregistrées aux États-Unis et au Royaume-Uni quand l’ensemble des vins est en repli. « Les croissances des vins premium et effervescent sera encore plus importante que toutes les autres catégories » ajoute l’analyste, soulignant qu’il reste une inquiétude pour la filière vin : « les spiritueux prennent des parts de marché sur les vins grâce à leur diversification ».