Les deux ministres sont venus pour donner suite au courrier que nous avons envoyé à l’Elysée à propos du terrible incendie auquel nous avons dû faire face la semaine dernière » indique Eric Pastorino, président de l’Interprofession des vins de Provence. Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et Bérangère Abba, secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, ont arpenté le 23 août des vignes brûlées pour constater les dégâts mais surtout être l’écoute des demandes.
Et elles sont nombreuses après que 500 hectares de vigne ont été endommagés par les flammes. D’abord, sur le cours termes pour gérer les situations individuelles urgentes : aide pour la location de tracteur, conservation du nom du domaine même si les vinifications doivent être réalisées ailleurs pour cause de chais brûlé… Les vignerons provençaux demandent également que les raisins impropres à la consommation soient indemnisés même si les contrats d’assurance n’en font pas explicitement état. Ils souhaitent également obtenir une dérogation de l’Inao pour pouvoir utiliser le charbon afin de traiter les moûts présentant des goûts de fumés sans perdre l’appellation.
Sur le long terme, la rencontre a permis d’échanger sur le système d’assurance. « Le ministre a confirmé qu’il y a urgence à trouver des solutions assurantielles pour garantir la pérennité du vignoble » précise Eric Pastorino. Il a également été question de la gestion des forêts. Vignerons, ONF et propriétaires forestiers ont insister sur la nécessité de créer des parefeux pour ralentir la propagation du feu. « Le feu que nous avons vécu se distingue par sa rapidité stupéfiante » s’exclame Eric Pastorino. La demande porte donc sur un déverrouillage administratif au sein du ministère de l’environnement pour la création de ces parcelles viticoles ou agricoles permettant d’aérer la forêt. D’après Eric Pastorino, Bérangère Abba s’est montrée très à l’écoute et a expliqué qu’il fallait éviter les dogmes. De quoi laisser un espoir pour aboutir enfin à une prévention territoriale contre les incendies. Eric Pastorino reste cependant prudent. « Nous sommes satisfaits mais nous le serons réellement qu’on aura les résultats ! »
Suite à la grêle qui s'est abattue le 23 août, les vignerons ont fait part de leur demande de dérogation pour avoir recour à l'enrichissement. En effet, des parcelles doivent être ramassées urgemment suite aux dommages subis, mais les raisins ne sont pas à pleine maturité. L'enrichissement permettra de controbalancer ce manque.