La prévention des incendies peut mieux faire

e cocktail détonnant est bien connu : sécheresse, vent et chaleur font grimper les risques incendies au niveau d’alerte le plus élevé. Il ne s’est pas démenti ces derniers jours avec pas moins de trois feux spectaculaires qui se sont déclenchés dans le Sud viticole. Massif des Maures, Beaumes-de-Venise et Aude ont dû lutter contre les flammes et découvrent peu à peu des dégâts ahurissants. Vendanges retardées, goûts de fumées, vignes calcinées parfois, outils de production détruits… Dans des paysages devenus lunaires, les vignerons et professionnels du vin constatent impuissants et stupéfaits le gâchis.

Si en France, la protection contre les incendies est l’une des plus efficaces d’Europe, c’est leur prévention qui pourrait faire un grand pas. Les incendies ont lieu dans des réserves de biodiversité remarquables. L’Aude abrite à elle seule 500 espèces protégées. Les dentelles de Montmirail qui s’élèvent au-dessus du vignoble de Beaumes-de-Venise sont l’abris d’une multitude de rapaces, dont certains sont très rares. Le Massif des Maures renferme, quant à lui, la célèbre tortue Hermann, mais également d’autres espèces protégées comme la vesce élevée qui n’est présente que sur la péninsule tropézienne et en Corse.

Protéger et conserver cette faune et cette flore n’est pas seulement lui créer les conditions optimales pour prospérer. En quelques heures, le feu transforme en cendre, ce que des années de règlementation de protection d’espaces naturels ont mis à construire. Ces feux le rappellent une nouvelle fois. Il est clair que l’aménagement territoriale ne peut regarder qu’un versant de la protection de la vie sauvage. L’implémentation de parcelles parefeu est une nécessité absolue. D’autant que le risque d’incendie ne fait que croitre avec le changement climatique. Reste à trouver le bon équilibre entre la création d’espaces vierges de gestion anthropique et d’autres cultivés.