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Le gouvernement alerté sur "l’hérésie" de la mixité bio dans le vignoble
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Débat de filière
Le gouvernement alerté sur "l’hérésie" de la mixité bio dans le vignoble

Lors de leur visite dans le Centre-Loire, le premier ministre et le ministre de l’Agriculture ont pris note de l’opposition de leur hôte vigneron concernant les demandes de mixité entre viticultures biologiques et conventionnelles, récemment portées par Bernard Farges, le président d'EFOW, de la CNAOC et du CIVB.
Par Alexandre Abellan Le 07 août 2020
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ecevant ce 5 août le premier ministre, Jean Castex, et le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, le vigneron Olivier Luneau a profité de la visite de la propriété familiale (domaine Teiller, 18 hectares en bio en appellation Ménétou Salon) pour faire le tour des sujets de préoccupation du vignoble français viticoles. Si les rallonges budgétaires à la distillation de crise et à l’aide au stockage ont fait l’actualité, c’est la question de la mixité bio qui a particulièrement animé le discours du vigneron de Centre-Loire.

Demandée ce 17 juillet par Bernard Farges, le président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), de la Confédération Nationale des vins AOC (CNAOC) et de la Fédération Européenne des Vins d’Origine (EFOW), cette mixité parcellaire entre pratiques conventionnelles et certification bio suscite ce début août le rejet des vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine, attachés au principe de conversion totale des exploitations, conformément à la réglementation européenne.

Tout le monde serait perdant

Frémissante, cette opposition s’est fortement exprimée lors de la visite de l’exécutif à Menetou-Salon. « La mixité bio, c’est une hérésie totale ! » tranche Olivier Luneau. Défendant une approche de certification totale (en bio, HVE ou autres labels), le co-président de la Fédération des Unions Viticoles du Centre souligne que « si la bio est un créneau qui marche bien, c’est parce que les consommateurs ont une attente. Bernard Fages sert beaucoup la viticulture, mais il veut absolument la mixité pour répondre à la demande. C’est une hérésie totale, on va tuer ce qui marche. Tout le monde serait perdant ! »

Enjeu de la représentativité

Naissant, ce débat sur la mixité bio pourrait être la fracture mettant à jour les tensions au sein des instances nationales de la filière. Avec des pincettes, Olivier Luneau reconnaît que ce dossier pose la question de la représentativité du vignoble. « Il est difficile de se détacher temps quand on est un artisan vigneron. J’ai l’impression que plus on monte dans les instances et plus il y a une déconnexion avec le terrain et ce qui créé de la valeur ajoutée dans le territoire » indique-t-il, glissant que « souvent les viticulteurs forces de valeur ajoutée ne sont pas bien représentés et écoutés, le grand négoce européen murmure un peu trop aux politiques ».

Lors de la visite du premier ministre et du ministre de l’Agriculture, le vigneron ligérien s’est appliqué à leur expliquer qu’il existe « deux viticultures en France : une industrielle et une plus artisanale. Les deux sont importantes et doivent cohabiter. [Mais] il faut accepter d’être ce que l’on est. Les messages sont flous : quand on produit industriellement, il ne faut pas en avoir honte et ne pas avoir un discours mélangé. Il faut du vin pour tous, la grande distribution a aussi besoin de vins à bas prix » pour séduire les consommateurs.

C’est la dérégulation qui est dangereuse

Prônant une réforme de la filière pour réunir tout le vignoble français face aux défis actuels, Olivier Luneau martèle que « c’est la dérégulation qui est dangereuse ». Se souvenant d’une précédente visite gouvernementale à Sancerre en mai 2018, le vigneron se rappelle que le cabinet du premier ministre de l’époque, Edouard Philippe, vantait les modèles productivistes italiens et espagnols. De quoi aller dans le mur pour la filière du Centre, essentiellement AOC et opposée à la création d’IGP de chardonnay ou de pinot noir. Défendant moins de quantité et plus de qualité, Olivier Luneau a appelé Jean Castex et Julien Denormandie à la vigilance concernant le maintien des autorisations de plantation après 2030.

« Avant de planter, il faut des marchés » souligne le vigneron, qui note que sur ce sujet comme sur celui de la mixité, ces visiteurs gouvernementaux ont poliment écouté et studieusement pris des notes.

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Tous les commentaires (1)
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delmas Le 21 août 2024 à 09:35:20
il est anormal que l'on autorise la mixité en viticulture ainsi que dans d'autre culture ou transformation je vais plus loin certain vignoble ne peuvent pas produire des vins car le parcellaire techniquement ne le perme pas le négoce a trop de pouvoirs et aujourd'hui le prix du vin en vrac bio est a35 euros l'hl voir la distillation la filière doit ce reprendre pour garantir un vin bio a 100% il y a des fraudeur dans la profession sous le couvert des certificateur
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