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Martell plante 123 cépages résistants au mildiou et à l’oïdium
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Cognac
Martell plante 123 cépages résistants au mildiou et à l’oïdium

La Maison cognaçaise, seule entreprise privée de la région à financer un programme de création variétale, espère faire inscrire 4 nouveaux cépages au catalogue d’ici 2028.
Par Marion Bazireau Le 10 juin 2020
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orsque l’on passe à côté, ces 50 ares ne payent pas de mine. Pour la maison Martell, ils valent de l’or. « Le 8 juin, nous y avons planté 123 cépages résistants au mildiou et à l’oïdium » a annoncé Christophe Valtaud, le maître de chai des cognac Martell, à la dizaine de journalistes réunis ce 9 juin au matin à Cherves-Richemont dans la parcelle en question. « C’est un nouveau tournant, 4 ans après le début de notre partenariat avec le Conservatoire Viticole Charentais et la Station Viticole du Bureau National Interprofessionnel du Cognac. »

Sur cette parcelle, deux autres journées de plantations sont déjà prévues, la première dans 3 semaines, l’autre au printemps. « Au total, elle accueillera 5 ceps de 290 cépages hybrides résistants. A l’heure actuelle, certains plants sont encore trop petits pour être greffés au couteau » a détaillé Bernard Pineau, responsable de la viticulture durable pour Martell Mumm-Perrier Jouët.

Nous sommes partis de 16 000 pépins

« Nous sommes partis de 16 000 pépins issus de croisements entre des cépages locaux tardifs et aptes à produire des vins acides à faible teneur en alcool, le Monbadon, le Montils et le Vidal 36, et des cépages américains et asiatiques porteurs des résistances » a-t-il poursuivi. Après leur évaluation par les techniciens de l’UMT Géno Vigne dans le Gard, seuls 290 se sont révélés porteurs de deux gènes de résistance au mildiou et deux gènes de résistance à l’oïdium. « Ce polygénisme est nécessaire à la stabilité de la résistance aux maladies dans le temps » a poursuivi Bernard Pineau, précisant également que 99% du patrimoine génétique des cépages retenus provient de la famille Vitis Vinifera.

Tous les plants ont été greffés sur du SO4, porte-greffe le plus adapté à la nature pierreuse et séchante de la parcelle retenue. « Nous avons choisi une parcelle qui a toujours été vierge de vigne, donc exemptes de nématodes, ce qui nous met à l’abri des viroses » a complété Sébastien Juillard, le directeur du Conservatoire du Vignoble Charentais (CVC).

Sur ces 50 ares, les techniciens ont également planté des cépages témoins (ugni blanc, folle blanche…), les parents des vignes hybrides, ainsi que des pieds de floreal, très résistants au mildiou et à l’oïdium.

Prochain rendez-vous dans 3 ans

L’équipe de Martell va désormais observer les caractéristiques agronomiques de ces cépages, et analyser les raisins et les moûts. « Notre objectif est de sélectionner une vingtaine de cépages d’ici 2023. Nous replanterons 100 souches de ces 20 cépages pour pouvoir réaliser des distillations d’1hl » a détaillé le responsable de la viticulture durable.

« Au final, nous espérons trouver 4 cépages à la fois résistants aux maladies, adaptés au réchauffement climatique, permettant une baisse du temps de travail des viticulteurs (sans pampres ou avec un port droit, NDLR), et présentant des caractéristiques aromatiques d’intérêt, a repris Christophe Valtaud, n’oubliant pas ses confrères non cognaçais. « Si certaines de nos obtentions ne conviennent pas à la production d’eaux-de-vie, elles pourront peut-être intéresser les autres vignobles du groupe Pernod Ricard »

Ces nouveaux cépages pourraient être inscrits au catalogue dès 2028

Au plus tôt, ces nouveaux cépages pourraient être inscrits au catalogue et profiter à toute la région en 2028. « Nous travaillons avec l’IFV de Montpellier sur un programme innovant de sélection génomique qui pourrait nous faire gagner 6 ans » a ainsi expliqué Bernard Pineau. Au plus tard, ce sera donc pour 2034. Il faudra ensuite plusieurs années pour renouveler le vignoble.

Un entrainement sur des cépages monogéniques

En attendant, Bernard Pineau souhaite que les viticulteurs commencent à se familiariser avec les variétés résistantes. « Pour cela, nous avons déjà planté 6 parcelles avec des cépages résistants monogéniques : le Vidal 256, en lequel nous croyions beaucoup mais qui ne présente finalement pas assez de gènes intéressants, et les cépages issus des programmes de recherche du BNIC. Et nous allons recommencer, chez des viticulteurs. C’est une solution transitoire, qui va leur permettre d’apprendre à travailler et à traiter autrement. »

Les cépages qui seront retenus à l’issus de ce programme permettront de réduire de 60 à 70% le nombre de traitements. « Il faudra toujours réaliser deux ou trois passages, notamment pour traiter d’autres maladies telles que le black rot, mais nous pourrons utiliser des solutions de biocontrôle » s'est réjouit Bernard Pineau.

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Tous les commentaires (1)
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BARJP Le 20 décembre 2022 à 18:29:55
Il a fallu plus de 40 ans pour reconstituer le vignoble charentais après sa destruction par le phylloxéra . Personnellement j ai connu l explosion d Eutypa Lata en 1988 , puis la destruction de nombreux ceps due à l esca à partir de 2005 - 2006 suite à la suppression de l Arsénite de sodium . Les viticulteurs se sont toujours adaptés afin de progresser tant en volume de production qu en qualité . Mais bien sur c est grace à la volonté , la pugnacité de certains d entre eux et avec l aide des chercheurs et des négociants . Nous avons encore beaucoup à découvrir de la nature . Je vous remercie pour tous ces efforts et de garder foi en l avenir afin de faire perdurer notre si belle région et nos produits mythiques que sont le Cognac et le Pineau Charentais , mais aussi tous les excellents vins de France .
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