epuis janvier 2016, les cognacs Martell mènent sans publicité leur programme d’obtention de nouvelles variétés résistantes, à l’oïdium et au mildiou, avec des typicités propres à la production d’eaux-de-vie charentaise. Si le projet vise des résistances durables aux maladies cryptogamiques, voire à la sécheresse, pour l’instant peu de détails ont filtré sur sa concrétisation. Toute son ambition ne doit être réellement dévoilée qu’au début 2017, avec l’annonce officielle des partenariats signés (seraient aujourd’hui concernés les Chambres d’Agriculture départementales, le Conservatoire du Vignoble Charentais, la fondation Poupain, l’Institut Français de la Vigne et du Vin, l’Institut National de la Recherche Agnonomique, la Station Viticole du BNIC… Et même un couple de jeunes exploitants).
On peut cependant déjà imaginer l’ambition de l’initiative par ses premières réalisations. Cette année, 8 000 pépins ont été récoltés à l’issue de la première campagne de croisement sexué. Reste à sélectionner par marqueurs génétiques cette abondante descendance, avant de la tester au champ. Pour se doter d’une grille de notation adaptée, Martell lancera début 2017 une enquête auprès de ses viticulteurs apporteurs. Son objectif est de définir les caractéristiques idéales du cépage charentais de demain.


« Ce programme s’inscrit dans la durée, il faudra probablement attendre une vingtaine d’années avant d’avoir les premiers résultats » prévient Christophe Valtaud, le nouveau maître de chai des cognacs Martell et ancien responsable du développement durable de Martell Mumm Perrier Jouët (groupe Pernod-Ricard).
Soulignant l’ambition collaborative du programme de recherche, l’expert précise que le projet se place en complément des programmes du Bureau national interprofessionnel du Cognac (avec des obtentions réalisées en 2003 et 2013), afin d’élargir la diversité de matériel qui sera mise à disposition du vignoble.
En parallèle, les domaines Jean Martell ont planté il y a trois ans des matériels hybrides existants (l’ancien cépage Monbadon, des obtentions de Vidal…), afin de tester leur capacité de résistance, ou de tolérance, aux maladies cryptogamiques. Les résultats seront dévoilés début 2017.