évélée par Sud-Ouest, la convocation par le tribunal correctionnel de Bordeaux de Jean et Marc Médeville indique la détention « de produits propres à effectuer la falsification de denrées alimentaires, en l’espèce du sucre ». L’audience est prévue le 5 mars. « Nul ne peut dire à ce stade si la procédure aboutira à une condamnation ou à une relaxe » souligne le Sud-Ouest.
A la tête des onze propriétés de la SCEA Jean Médeville et fils (180 hectares de vigne sur 11 appellations*), Jean et Marc Médeville président respectivement l’AOC Cadillac Côtes de Bordeaux et le syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieurs. Le premier se mobilise actuellement pour le classement UNESCO des collines et paysages de Cadillac, le second est sur le front des solutions à la crise commerciale majeure qu’affrontent les vins de Bordeaux (voir encadré).


D’après les éléments recoupés par Vitisphere, les infractions reprochées concerneraient notamment des « enrichissements irréguliers : ajout de saccharose sans renseigner les registres de détention de sucres et de chaptalisation » sur les appellations Bordeaux blanc sec, Cadillac et Sauternes sur la période 2016-2018. Seraient aussi concernées des cuves ayant été enrichies alors qu'elles n'auraient pas présenté le degré minimum pour entrer dans l'AOC Bordeaux ou l'aurait dépassé. La procédure viserait 2 466 hectolitres de vin, ainsi que leur vente sous des noms de domaines qui seraient considérés comme indus.
Contactés, les deux élus et leurs syndicats viticoles n’ont pas répondu aux sollicitations de Vitisphere au moment de la publication.
* : Soit Bordeaux, Bordeaux Supérieur, Bordeaux clairet, Cadillac Côtes de Bordeaux, Graves, Cadillac et Sauternes. Pour les marques château Bibey, château Boisson, château Fayau, château Greteau, château du Juge, château du Mouret, château Peyreblanque, château Puy Boyrein, la Chapelle, le clos des Capucins et le domaine de Broy.
Elu l’été dernier, Marc Médeville s’est très largement investi depuis pour conduire la réflexion sur la sortie de la crise commerciale qui frappe le cœur du vignoble bordelais (son syndicat représentant 55 % du vignoble avec sept AOC). Venant de conclure une tournée de réunions cantonales pour débattre d’un plan de sortie de crise, Marc Médeville doit soumettre des propositions de résolutions aux votes de son assemblée générale du 21 février prochain.