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Agroforesterie et multicépages
Bordeaux Vineam pousse à fond le levier de la biodiversité viticole

S’annonçant foisonnante, une parcelle expérimentale bordelaise va aligner cépages de tous horizons et essences d’arbres locaux pour développer sa faune auxiliaire.
Par Alexandre Abellan Le 03 avril 2019
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Bordeaux Vineam pousse à fond le levier de la biodiversité viticole
«

 Notre propos est de recréer un peu de diversité dans un espace monovariétal, afin de faire revenir les alliés naturels de la vigne » explique humblement Jean-Baptiste Soula, le directeur général des vignobles Bordeaux Vineam (270 hectares de vignes bio à Bordeaux, passant dès 2019 en biodynamie). Loin d’être modeste, le projet de la cuvée des mille arbres aux cinquante cépages est aussi ambitieux qu’extravagant.

Sur une parcelle de deux hectares de son château Grand Ferrand, l’entreprise vient de planter 122 arbres entre ses rangs de merlot et d’en border une partie avec 215 mètres de haies. Le projet doit encore être complété en avril prochain par la plantation d’une ribambelle de cépages entre les rangs, puis le surgreffage des ceps actuels en 2020, plaçant haut le curseur de la biodiversité.

122 arbres pour 10 000 pieds de vigne

« En multipliant les essais, qui sait, on pourrait trouver de bonnes pistes pour répondre aux enjeux du changement climatique et du développement durable » glisse Jean-Baptiste Soula, qui n’a pas peur d’être dépassé par cette parcelle pourtant foisonnante. « Ce n’est pas parce que l’on fait de l’agroforesterie que cela doit être la savane. Avec 122 arbres pour 10 000 pieds de vigne sur 2 hectares, cela va rester gérable » estime-t-il. Jean-Baptiste Soula affichant peu de crainte quant à la compétition entre les vignes existantes et les nouvelles plantations, estimant que le passage d’un écart de 4 à 2 mètres entre les plants laisse de la place, alors que les semis directs* ont stimulé les enracinements.

Avec 122 arbres plantés cet hiver, neuf essences seront réunies au sein de la parcelle : érable champêtre, chêne vert, cormier, noyer commun, chêne-liège, tilleul des bois… Et des fruitiers : pommier et cognassier. Arrêtés avec l’association Arbre et Paysage, ces choix ont fait la part belle à des variétés locales pouvant attirer différentes populations d’auxiliaires. Les mêmes critères ont permis de sélectionner aubépine, cornouiller sanguin, noisetier, prunier, figuier, poirier, néflier, charme commun et érable champêtre pour les 287 plants des 215 mètres de haies plantées sur le rebord non boisé de la parcelle (voir les cartes ci-dessous).

50 cépages

En avril prochain, des vignes seront plantées sur les rangs encore libres d’arbres. Il s'agira de cépages du Sud-Ouest (castet, cabernet franc, cabernet sauvignon, malbec, tannat, négrette et petit verdot), mais aussi d’ailleurs (gamay, grenache, carignan, mourvèdre, syrah et espagnol : tempranillo). Pour parachever la biodiversité de cette parcelle, les ceps de merlot seront surgreffés avec 35 cépages en 2020. Au final, 50 cépages seront réunis sur 2 hectares arborés. Ce qui n’est pas sans rappeler la pratique autrichienne du Gemischter Satz (cliquer ici pour en savoir plus).

À trois ans des premières vendanges, la question pratique de la modalité de récolte n’est pas encore tranchée. Pour l’instant, la propriété finalise l’installation de nichoirs et prépare déjà la création d'un point d’eau à venir pour 2021. « On ne peut plus faire de vins de qualité sans prendre en compte ses responsabilités envers le vivant. Qu’il s’agisse des employés, des voisins, de l’environnement » conclut Jean-Baptiste Soula, pour qui le niveau de base, c’est la bio.

* : Les six propriétés de Bordeaux Vineam ne réalisent plus de travail du sol, mais suivent un itinéraire technique cultural simplifié, avec deux semis directs par an (à la sortie des vendanges et en mai, avec roulage).
 

 

La parcelle actuelle est bordée par une forêt :


    Des arbres viennent d’être plantés entre ses rangs :


    À terme, de nouvelles vignes seront implantées, et les précédentes seront surgreffées :


« L’agroforesterie s’inscrit dans un projet d’entreprise où il s’agit de produire sans détruire. Pour que notre état des lieux de sortie soit meilleur qu’à l’entrée » explique Jean-Baptiste Soula.
 

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