Pour aider le vignoble, que doit prioritairement faire le nouveau ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume ? » demandait cette semaine Vitisphere à ses lecteurs. « Foutre la paix aux vignerons ! » répond, rageur, un vigneron gardois, Kasol, sur Twitter. Sans être aussi impolis, les 193 lecteurs de Vitisphere ayant répondu au sondage n’en sont pas moins déterminés à interpeller le sénateur de la Drôme pour qu’ils soutiennent leur compétitivité, à défaut de leur tranquillité.
Un tiers des répondants demande le rétablissement l'exonération de charges pour le travail saisonnier. Alors que l’allégement des Travailleurs Occasionnels/Demandeurs d’Emploi (TO/DE) s’arrête en 2019, la récente proposition gouvernementale d’une compensation par l’exonération des charges jusqu’à 1,15 SMIC ne convainc pas le vignoble, qui demande davantage d’efforts pour maintenir sa compétitivité (cliquer ici pour en savoir plus). Un argument que le ministre de l’Agriculture doit faire entendre en période d’arbitrage budgétaire, alors qu’il qualifiait, en tant que sénateur, la fin du TO/DE de « mesure technocratique et mortifère ». Ajoutant qu’il s’agit d’une « erreur monumentale [que l’]on peut la corriger ». Ce que lui demande donc la filière vin.
Un tiers des sondés demande également à Didier Guillaume de défendre le vin face aux assauts du ministère de la Santé. Et notamment de sa ministre, Agnès Buzyn, qui a marqué le début d’année en visant le vin avec ses déclarations hygiénistes : « aujourd’hui, le vrai message de santé publique serait : l’alcool est mauvais pour la santé. [Consommer avec modération] est un message ancien. » Alors qu’une nouvelle taxation des boissons alcoolisées revient dans les amendements parlementaires et les communiqués de l’ANPAA, le soutien de la rue de Varenne est en effet à mobiliser.
17 % des sondés demandent au ministre de renoncer à l'interdiction du glyphosate sous trois ans et ils sont autant à souhaiter une révision de l'assurance récolte pour la rendre plus efficace et accessible. Ces deux chiffres pourraient témoigner d’un certain fatalisme face à des enjeux les dépassent. Qu’il s’agisse des attentes sociétales pour l’environnement et le cadre européen pour les modalités du contrat socle. Quoi qu’il en soit, ils sont 100 % à demander une attention prioritaire du ministre à la filière vin.