ocle des traitements bio, la bouillie bordelaise n’a pas bonne réputation dans le vignoble. Sur les 151 réponses au dernier sondage Vitisphere, une courte majorité s'oppose à la volonté de la Commission Européenne de réduire la dose d’homologation du cuivre. En effet, ils sont 43 % à estimer que ce serait « l’arrêt de mort annoncé du vignoble bio dans de nombreux bassins de production ». Cependant, 36 % estime cette baisse « nécessaire, au vu de la toxicité du cuivre pour les sols » et 19 % « justifiée, il est possible de réduire les doses de bouillie bordelaise ». La ligne de partage entre ceux défavorables à la baisse des doses de cuivre et ceux favorables est ainsi très nuancée, exprimant combien la production est partagée à ce sujet.
Si la réhomologation européenne concernera tout le vignoble, c’est bien la filière bio qui cristallise les risques. Notamment après la campagne de traitements du millésime 2018, particulièrement éprouvante et dépassant les 4 kg/ha. Si ce seuil devenait la norme réglementaire, les vignerons bio seraient contraints à frauder leur comptabilité matière pour 56 % des lecteurs. Les sondés croient peu dans la création d’une démarche bio alternative permettant le recours à des produits non certifiés (20 %). Ils sont encore moins nombreux à penser que les bio arrêteront leurs traitements à ce plafond (14 %) ou déclasseront leurs parcelles pour traiter avec des matières actives conventionnelles (10 %).
Privilégiant la précaution quant à l’impact environnemental du cuivre, quasiment un tiers des répondants juge que la proposition de la Commission Européenne à 4 kg/ha est acceptable en l’état. Mais, une majorité se distingue, défendant le système de lissage de la dose sur 5 ans. 45.9% des participants au questionnaire réclament que ce système soit maintenu.