our la Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de Crémant, c’est toujours non. Non à la possibilité pour l’IGP Pays d’Oc de produire des mousseux. En tous cas, dans les conditions définies dans la nouvelle version du cahier des charges de cette IGP qui a été soumise à une procédure nationale d’opposition (PNO) entre le 25 mai et le 25 juillet.
Pour les producteurs de Crémant, les conditions de production de mousseux en Pays d’Oc sont bien trop larges. « Cent vingt cépages sont autorisés sur presqu’un quart du territoire national. Et le cahier des charges n’impose pas de méthode de prise de mousse. Quel type de produit cela donnera-t-il ? On est dans le flou. Nous avons fait opposition sur ces trois critères », indique Olivier Sohler, le directeur de la fédération des crémants.
La Fédération demande que soit fixée la méthode de prise de mousse autorisée pour les IGP, afin de clarifier le positionnement de ce segment et que les consommateurs sachent à quoi s’en tenir.
« Si on ne tient pas compte de nos observations, nous nous réservons de droit d’intervenir une nouvelle fois devant le Conseil d’Etat. Nous ne sommes pas protectionnistes. Nous ne voulons pas empêcher d’autres régions de produire des effervescents. Mais nous voulons une hiérarchisation de l’offre », prévient Olivier Sohler.
C’est le 14 décembre 2016 que le Conseil d’Etat a annulé la possibilité pour Pays d’Oc de produire des mousseux, à la demande de la fédération des crémants. Le Conseil d’Etat avait reproché à l’IGP de ne pas avoir établi « l'antériorité de la production de vins mousseux de qualité » dans sa zone géographique.
Dans son argumentation, on relève même une belle coquille : « La présence élevée de polysaccharides (protéines mises en évidence par les chercheurs de Sup Agro Montpellier comme profil spécifique des vins locaux) », indique la version du cahier des charges soumises à la PNO.