uelques années, voire même décennies qu’il n’avait pas évolué dans ses fondamentaux. Il y a maintenant deux ans, les producteurs de crémant de Loire se sont attelés à la révision de leur cahier des charges. Après cette longue période de travail et d’échange, y compris avec le négoce, ils se sont mis d’accord sur les changements à opérer.
“Il s’agit de renforcer l’identité de l’appellation, qui est devenue une AOC structurante pour le Val de Loire (1), et de faire en sorte que nous ayons des producteurs réguliers et professionnels sur ce produit”, souligne le président Christian Pauleau. Cette production – complémentaire dans la gamme pour certains - est devenue essentielle pour d’autres, en particulier des apporteurs au négoce.
L’un des enjeux de cette révision du texte portait sur l’encépagement et les règles d’assemblage à la cuvée. Auparavant, les choses étaient assez libres. Les vignerons ont voulu que l’appellation soit portée par des cépages dominants dans la Loire. Traduit dans le nouveau texte, cela donne : “pour les vins blancs, la proportion des cépages chenin, cabernet franc, chardonnay et pinot noir, ensemble ou séparément, est supérieure à 50 %. La proportion de chacun des cépages orbois, cabernet-sauvignon, grolleau noir, grolleau gris, pineau d’Aunis est inférieure ou égale à 30 %. Pour les vins rosés, la proportion des cépages cabernet franc, grolleau noir et pinot noir, ensemble ou séparément, est supérieure à 50 %. La proportion de chacun des cépages chenin, orbois, chardonnay, cabernet-sauvignon, grolleau gris, et pineau d’Aunis est inférieure ou égale à 30 %”.
D’autres menues évolutions techniques ont également été votées, sans oublier une hausse des rendements. Le rendement de base passant de 74 à 78 hl/ha et le butoir de 80 à 83. “Tous les ans, nous avons des vignerons qui sont capables de faire le plein“, souligne le président. A noter que l’appellation va entrer en phase d’expérimentation VCI à compter de cette récolte, tout comme son alter égo d’Alsace, afin de conforter le volume par des réserves en cas d’aléas climatiques.
Tous ces changements devront être confirmés via le processus habituel de l’Inao. Le dossier a passé le stade du Comité régional Val de Loire, de la Commission permanente, qui a nommé une commission d’enquête, dont le déplacement sur le terrain est programmé en octobre. “Ça avance bien, on a donc bon espoir que ça puisse s’appliquer pour la récolte 2019”, conclut Christian Pauleau.
(1). Elle produit en moyenne quelque 150 000 hl sur l’Anjou-Saumur et la Touraine.