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Encore 5 500 ha de vignes à arracher à Bordeaux, a minima, pour 600 viticulteurs en difficulté
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Pour sortir de la crise
Encore 5 500 ha de vignes à arracher à Bordeaux, a minima, pour 600 viticulteurs en difficulté

"On perd plus de consommateurs que d’hectares aujourd’hui" alerte le président de la Chambre d’Agriculture de Gironde qui vient de sonder les nouveaux besoins d’arrachage de son vignoble : "si les choses ne s’arrangent pas, ça continuera encore et encore".
Par Alexandre Abellan Le 07 juillet 2025
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Encore 5 500 ha de vignes à arracher à Bordeaux, a minima, pour 600 viticulteurs en difficulté
Alors que le paysage girondin change à grande vitesse avec le repli viticole, il y aurait encore trop de vignes. - crédit photo : Alexandre Abellan
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es pronostics vont bon train à Bordeaux pour savoir combien d’hectares de vignes il faudrait arracher pour revenir à un équilibre commercial structurel permettant de revaloriser le prix des vins. Lors du congrès national des Vignerons Coopérateurs, ce jeudi 3 juillet à Paris, on entendait parler d’un objectif de 70 à 75 000 ha de vignes en Gironde (sur les 104 000 ha présents il y a encore quelques années), alors que le vignoble bordelais a déjà perdu 19 000 ha (dont 13 000 ha par les aides du plan sanitaire régional à 6 000 €/ha et celui définitif national à 4 000 €/ha). « Tous ceux qui parlent d’arrachages primés supérieurs à ce qu’il y a eu l’an dernier sont en train de rêver. Vu la réalité des finances du pays, je n’imagine pas que l’on puisse obtenir plus » soupire Jean-Samuel Eynard, le président de la Chambre d’Agriculture de Gironde (CA33), qui pointe le besoin urgent de nouvelles aides à l’arrachage.

Ayant tenu un sondage en ligne de mai à juin, la CA33 rapporte que 600 viticulteurs (exploitants et propriétaires non-exploitants) déclarent le souhait d’arracher 5 500 ha de vignes (sans précision de prix ou de modalités d’accès). « Si les choses ne s’arrangent pas, ça continuera encore et encore » prévient Jean-Samuel Eynard, pour qui « on perd plus de consommateurs que d’hectares aujourd’hui », et même « si ça s’arrêtera un jour ou l’autre, nous ne sommes pas capables d’établir un pronostic de réduction pour arriver à l’équilibre ». Si le bilan du sondage a été envoyé au préfet de région, pour transmettre au gouvernement et appuyer les demandes d’arrachage qui émergent, on entend dans l’exécutif l’incompréhension face à de nouvelles demandes quand les candidatures pour arracher à 4 000 €/ha ont été inférieures aux fonds alloués (110 millions € demandés pour 120 millions € disponibles).

L’impression de l’année de trop

Pour Jean-Samuel Eynard, deux phénomènes expliquent cette sous-consommation de l’enveloppe 2024 pour l’arrachage définitif : à Bordeaux « des gens étaient persuadés que l’AOP régionale avait retrouvé son équilibre (depuis deux campagne elle produit moins qu’elle ne vend,) mais dans la pratique les cours ne sont pas remontés » et dans les « autres régions viticoles de France, ils n’ont eu que quelques semaines pour se décider ». Désormais dans le vignoble bordelais, on entend le regret de vignerons ayant l’impression d’avoir fait "l’année de trop" : « certains disent avoir fait une connerie en n’arrachant pas l’an dernier. Ils annoncent que s’ils ne trouvent pas d’acheteurs et qu’il y a une nouvelle prime d’arrachage ils arrêteront tout » rapporte le président de la CA33. Sachant que le montant d’une possible prime d’arrachage ne pourrait pas être inférieure à 4 000 €/ha : « en dessous, ça serait tellement ridicule que ça ne servirait à rien »

Le négoce ne retire pas

Alors que le rendez-vous des représentants du vignoble national avec la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a été reporté du 8 au 15 juillet, l’impatience continue de monter dans le vignoble où les vendanges approchent avec un rendement correct. « C’est explosif » prévient Jean-Samuel Eynard, notant que « même quand on a des vins sous contrat, le négoce ne retire pas et les chais sont pleins. Quand on n’a pas trouvé de contrats, c’est encore pire. » Pas besoin de pronostic pour savoir que les trésoreries vigneronnes sont au bout du rouleau.

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Tous les commentaires (2)
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Dominique Le 09 juillet 2025 à 15:48:53
Je lis sous la plume de Jean-Samuel que "des gens étaient persuadés que l'AOP régionale avait retrouvé son équilibre". Non, les gens ne se sont pas persuadés tous seuls de ça. C'est notamment le président de l'ODG Bordeaux qui a vendu partout ce retour à l'équilibre. Et j'ai même entendu un certain Eynard nous dire qu'à ce train, "on allait manquer de vin". En fait, la nomenklatura n'a rien compris à la situation. Elle est en retard de plusieurs trains. Quand j'avançais le chiffre de "30 000 ha sans marché", je ne parlais qu'à des sourds. Sourds, mais pas muets, puisqu'ils ont continué leurs fariboles. "On va déjà arracher 10 000 ha et on verra où on en est", disaient-ils. Résultat : le marché est totalement engorgé. Beaucoup de vignerons ont continué leur activité comme d'habitude, alors qu'ils n'ont plus aucune perspective. La majorité des acteurs est en état de cessation de paiement objective. Si les commissaires aux comptes mettaient réellement à jour les valorisations des actifs, ils éviteraient de possibles futures mises en cause. Mais ça sifflerait le retour au réel, c'est à dire tout ce que n'a pas voulu voir cette assemblée du CIVB du 7 juillet qui a applaudi mécaniquement l'arrivée d'un "nouveau projet" pour la filière, et d'un président frais émoulu. Jusque là, tout va bien...
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DARIUS Le 07 juillet 2025 à 20:50:45
Quand on connait les chiffres de production à l'hectare de commercialisation et de stockage 70/75.000 hectares est le chiffre qui permet d'équilibrer l'offre et la demande... à la condition que la demande ne baisse pas beaucoup.
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