’il est difficile de valider aujourd’hui qu’en arrachant 2 hectares de vignes bordelaises on perd 1 emploi, les vagues simultanées d’arrachages (-18 000 ha en 3 ans) et de plans sociaux (dans des négoces comme des fournisseurs) modifient rapidement les paysages touristiques et économiques de la Gironde. Ayant lancé un plan d’action emploi post-arrachage, la Direction Départementale de l'Emploi, du Travail et des Solidarités (DDETS 33) veut mettre la priorité sur les « entreprises qui ont déposé une demande au titre de l'arrachage. Dans ce cadre une première liste de 699 structures vont être chacune contactées par un conseiller France Travail » indique l’administration, précisant qu’« un bilan de la situation de l'entreprise sous l'angle notamment de l'emploi sera proposé. Des mises en contact et visites pourront avoir lieu. »
Concrètement, « les salariés licenciés sont pris en charge par l'opérateur France travail qui a désigné dans chaque agence de chaque territoire concerné un agent dédié à ce sujet » précise la DDETS 33, notant que les mesures d’accompagnement types sont déployables pour retrouver un emploi (formation, découverte de métiers, rencontre employeurs...). De même, « les aides de droit commun sont déployées: formation, appui à la transition professionnelle, adaptation au poste, éventuelle aide à la mobilité dans le cadre de la recherche d'emploi » ajoute la DDETS 33, indiquant s’adresser à tous les publics cibles : salariés, propriétaires, chefs d’entreprises, saisonniers... « Dès lors qu'ils se trouvent potentiellement en difficulté ».
D’après les dernières publications de FranceTravail, la Gironde recense 3 160 exploitations viticoles ayant employé 38 799 salariés en 2023 (pour 15 550 emplois en équivalents temps plein, ETP). « La filière viti-vinicole ne se limite pas à la production du raisin. Les activités de vinification et de fabrication de vins, de commercialisation regroupent près de 6 000 emplois salariés privés » précise FranceTravail, notant qu’« à cela s’ajoutent également des emplois dans la tonnellerie, l’entreposage, le conditionnement mais également dans les activités d’œnotourisme ». En 2024, les entreprises de la filière du vin de Bordeaux ont embauché 45 000 salariés pour les travaux viticoles (90 % en CDD de moins d’un mois). « À fin décembre 2024, 5 450 demandeurs d’emploi recherchent un poste dans la vitiviniculture, dont 90 % dans la viticulture » indique FranceTravail, notant que « ce public est majoritairement masculin, plus âgé et nettement moins diplômé que la moyenne tous métiers confondus. »