menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Commerce/Gestion / Pas 1 200 suppressions d’emplois chez Moët Hennessy, mais 1 200 départs non remplacés pour Bernard Arnault
Pas 1 200 suppressions d’emplois chez Moët Hennessy, mais 1 200 départs non remplacés pour Bernard Arnault
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

LVMH
Pas 1 200 suppressions d’emplois chez Moët Hennessy, mais 1 200 départs non remplacés pour Bernard Arnault

Déclarant être "moralement" tenu de "ne pas procéder à des licenciements" alors que LVMH "gagne de l'argent", son PDG Bernard Arnault explique la réduction annoncée du personnel de sa branche vins et spiritueux par des difficultés conjoncturelles. Qui s’aggravent faute d’issue diplomatique aux menaces douanières en Chine et aux États-Unis. Avec la menace d’un plan social d’ampleur à Cognac si aucune résolution diplomatique n'est obtenue.
Par Alexandre Abellan Le 25 mai 2025
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Pas 1 200 suppressions d’emplois chez Moët Hennessy, mais 1 200 départs non remplacés pour Bernard Arnault
« Conserver le même nombre d'emplois n'a pas de sens - c'est peut-être le cas dans l'administration, cela participe peut-être du problème de la lourdeur de l'administration française - mais dans une entreprise privée, on ne peut pas avoir ce genre de raisonnement » lance Bernard Arnault devant les sénateurs formant la commission d'enquête sur l'utilisation des aides publiques. - crédit photo : Sénat
A

yant défrayé la chronique, l’annonce ce premier mai par la Lettre de la volonté de la nouvelle direction de Moët Hennessy (champagnes Moët & Chandon, Dom Pérignon, Veuve Clicquot, Krug, Ruinart, Mercier, cognacs Hennessy, les vins du château d'Yquem à Sauternes et du château Cheval Blanc à Saint-Émilion, du domaine du Clos des Lambrays en Bourgogne, des châteaux d’Esclans et Minuty en Provence…) de réduire de 10 % la masse salariale de la branche vins et spiritueux du groupe LVMH n’a pas manqué d’être évoquée ce mercredi 21 mai au Sénat, lors de l’audience de Bernard Arnault, le président-directeur général du premier groupe de luxe au monde (85 milliards d'euros de chiffre d’affaires en 2024 pour 215 000 employés dans le monde), par la commission d'enquête sur l'utilisation des aides publiques aux grandes entreprises (employant plus de 1 000 salariés et réalisant un chiffre d'affaires net mondial d'au moins 450 millions d'euros par an).

Entre les taxes antidumpings fermant le marché chinois, les taxes américaines pouvant changer du jour au lendemain selon les annonces de Donald Trump et les perspectives économiques mondiales négatives, « votre entreprise traverse des difficultés » reconnait le sénateur Fabien Gay (Seine-Saint-Denis, Parti Communiste Français). « Mais vous augmentez la rémunération des actionnaires (dividende stable de 12 euros en 2023, 12 euros en 2024, et 13 euros en 2025), vous supprimez 1 200 emplois » poursuit le rapporteur interpellant : « comprenez-vous, Monsieur Arnault, que cela puisse heurter et que cela pose des questions, qu'un groupe comme le vôtre, accompagné de manière importante par des aides publiques, choisisse de se séparer de 1 200 salariés plutôt que de baisser le versement de dividendes ? »

Passe d’armes

« Vous avez vous-même souligné que les 1 200 personnes dont il a été question sont des cadres. Il ne s'agit pas de les licencier, mais de mettre en place un plan pour ne pas renouveler les départs volontaires ou les départs à la retraite » répond Bernard Arnault, précisant que « c'est une exagération de parler de suppression d'emplois : il s'agit simplement de ne pas remplacer les départs naturels ». Une mise en perspective que réfute Fabien Gay : « il y aura 1 200 emplois supprimés : ce n'est pas une vérité alternative, Monsieur Arnaud. C'est un fait. » Pour Bernard Arnault, « quelqu'un qui part à la retraite ne se retrouve pas au chômage, cela n'a rien à voir avec un licenciement ». Voulant clore le débat, le sénateur Olivier Rietmann (Haute-Saône, les Républicains) coupe la poire en deux en tant que président de la commission d’enquête : « nous ne parlerons pas de suppression d'emploi, car personne ne se retrouve au chômag. Cependant, il y aura des suppressions de postes, ce qui signifie qu'il y aura moins de postes au sein de l'entreprise. »

Mais « est-il obligatoire de maintenir un nombre de postes constant ? » réagit Bernard Arnault, reconnaissant que « moralement, comme le groupe gagne de l'argent et progresse, nous avons la responsabilité de ne pas procéder à des licenciements », mais que stratégiquement, « nous ne pouvons pas être tenus de maintenir un nombre constant d'emplois lorsque la conjoncture est difficile ». Un conjoncture sur laquelle le PDG de LVMH est revenu, car « j'ai le sentiment qu'en France, on n'est pas pleinement conscient du problème » que constituent les menaces chinoises et américaines sur l’export des vins et spiritueux français en général, et sur les expéditions des eaux-de-vie charentaises en particulier.

Imaginons le pire

« 80 % des ventes de cognac dans le monde se font en Chine et aux États-Unis » brosse Bernard Arnault, alors qu’« il y a un problème très sérieux avec la Chine, suite aux difficultés qu'a faites l'Union Européenne pour les voitures électriques chinoises importées en Europe, et on a le problème de la négociation globale des droits de douane avec les États-Unis. » Si l’enquête antidumping aboutit début juillet à l’imposition de taxes à 38 % sur les cognacs importés et que l’administration de Donald Trump taxe à 50 % ou plus les produits européens, « il y aurait des répercussions dramatiques sur la viticulture de la Charente, qui emploie environ 80 000 personnes et représente 80 % de l'activité. Nous achetons de l'eau de vie à des petits producteurs et si la demande s'arrête, nous serons dans l'obligation d'arrêter d'acheter » prévient Bernard Arnault, qui appelle à la négociation avec la Chine et les États-Unis. S’il n’y a pas d’avancée diplomatique, c’est un plan social sur la toute la filière des vins et spiritueux qui menace.

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Commerce/Gestion
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé