menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Politique / "20 000 ha de vignes arrachées à Bordeaux ce sont 14 000 emplois qui disparaissent, c'est un plan social qui ne dit pas son nom"
"20 000 ha de vignes arrachées à Bordeaux ce sont 14 000 emplois qui disparaissent, c'est un plan social qui ne dit pas son nom"
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Arnaud Rousseau
"20 000 ha de vignes arrachées à Bordeaux ce sont 14 000 emplois qui disparaissent, c'est un plan social qui ne dit pas son nom"

Seulement perçue par la filière vin, l’ampleur de la crise et de l’arrachage qui frappent le vignoble doivent faire rapidement bouger les lignes pour regagner en valorisation et revenu alerte Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA en campagne électorale à Bordeaux.
Par Alexandre Abellan Le 13 janvier 2025
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
'20 000 ha de vignes arrachées à Bordeaux ce sont 14 000 emplois qui disparaissent, c'est un plan social qui ne dit pas son nom' - crédit photo : Alexandre Abellan
«

 Cette crise viticole est terrible […] je sais les drames et questionnements qu’elle suscite » pose Arnaud Rousseau, président de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA) lors d’un meeting ce vendredi 10 janvier au château Goudichaud (à Saint-Germain-du-Puch, Gironde). En campagne électorale devant une cinquantaine d’agriculteurs bordelais, le céréalier* de Seine-et-Marne note que « quand il y a un plan social chez Michelin, tout le monde hurle, chez nous ça ne fait pas de bruit » individuellement, mais cela pèse collectivement.

« À Bordeaux, quand vous êtes obligé d'arracher près de 20 000 hectares de vignes sur les quelques derniers mois et que ce sont près de 14 000 emplois qui disparaissent, c'est un plan social qui ne dit pas son nom » précise Arnaud Rousseau à la presse à l’issue de son meeting, pointant qu’« il y a déjà un plan social qui ne dit pas son nom, qui est extrêmement violent. Et le sujet, ce n'est pas simplement de constater ou de hurler. Le sujet, c'est d'essayer de trouver avec les pouvoirs publics comment on peut faire. » Revendiquant pour la FNSEA « la responsabilité sur le plan syndical de conduire la vision agricole de la France depuis des années », son président estime qu’en premier lieu « on a besoin de revenus pour les producteurs. Parce qu'on raconte ce que l'on veut, mais nos entreprises ont besoin que les producteurs gagnent leur vie à la fin de l'année. Et si ce n'est pas le cas, ça disparaît. »

Il ne faut pas compter sur une nouvelle campagne de distillation

Reconnaissant que le prix du vin ne se décrète pas mais se construit, le céréalier francilien se positionne en accompagnement des choix stratégiques de la filière vin. Interrogé par un viticulteur de l’Entre-deux-Mers sur les positions de la FNSEA sur la révision d’Egalim pour y inclure le vin ou la création d’Organisations de Producteur pouvant parler de prix de revient, Arnaud Rousseau se met en soutien de ce que demandera la filière. « On peut porter Egalim et l’Organisation de Producteurs auprès des pouvoirs publics s’il y a l’accord des personnes concernées pour le marché français » résume-t-il, appelant en creux la filière à se saisir des outils disponibles : « il ne faut pas compter sur une nouvelle campagne de distillation dans les prochains mois. Il faut se structurer [selon] l’intérêt général [et] il n’y a pas 50 alternatives. »

La FNSEA, le syndicat des pollueurs

Si la rémunération de la viticulture est un point central du message syndical porté par Arnaud Rousseau (avec les mesures d’urgence pour le soutien à la trésorerie, la loi d’orientation agricole…), le président de la FNSEA appelle également au maintien des moyens de production : notamment phytos. « La FNSEA, le syndicat des pollueurs je l’entends toute la journée. Ce n’est pas un problème, parce qu’on assume de dire qu’au même motif que les Français qui sont malades se soignent, les productions qui vont affronter des insectes, des herbes… ont besoin de solutions » déploie Arnaud Rousseau, pointant que « les Français sont les premiers consommateurs d’anxiolytiques et d’antidépresseurs en Europe. Que chacun balaie devant sa porte. » Et le président de la FNSEA de conseiller à son auditoire de répondre à « quelqu’un qui vient vous chercher sur ce point » de lui demander de regarder combien de boîtes périmées il y a dans sa pharmacie, alors que « nos locaux phyto sont bien tenus, tracés et c’est une charge pour nos entreprises : ce n'est pas un plaisir d’acheter » des pesticides et « on n’est pas mariés avec les firmes. On a besoin de solutions. »

Tacles à la concurrence

S’agaçant des impasses techniques croissantes sur les matières actives (de la lutte contre le mildiou en général à l’usage du cuivre en particulier), Arnaud Rousseau évoque aussi le besoin pour le monde agricole d’accéder à la ressource en eau et en profite pour tacler le syndicat de la Confédération Paysanne : « on ne fera pas d’agriculture demain sans eau. Dans son programme, la Confédération Paysanne dit qu’il ne faut pas stocker d’eau et utiliser la ressource naturellement disponible. » Autres taquets pour la Coordination Rurale ramenée à un « happening » syndical permanent : « la colère ça ne peut pas être un projet d'avenir. Même si la colère est légitime et même si le moment est difficile. Exprimer une colère, on peut le comprendre, mais ça ne construit pas un avenir » pour Arnaud Rousseau, qui estime que « dans ces moments de grande incertitude, c'est important d'avoir des points d'appui stables, solides, de gens qui travaillent, qui essaient de construire un avenir ».

« Quand ça tremble, il faut soutenir les listes FNSEA et JA. J’ai une certitude : ici aussi nous allons l’emporter » conclut-il.

 

 

* : Au détour d’un aparté lors du meeting, Arnaud Rousseau a fustigé le « délire » médiatique sur sa présidence du conseil d’administration du groupe agroindustriel Avril en défendant une entreprise créée par et pour les agriculteurs à l’initiative de la FNSEA. « Ceux qui ont un problème entre Avril et la FNSEA doivent se soigner, c’est lié » évacue-t-il, indiquant ne pas avoir de rôle opérationnel et posséder 10 € d’actions.


 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (5)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
MG Le 18 janvier 2025 à 11:04:36
Il serait grand temps que le système coopératif garantisse une redistribution digne de ses adhérents. Directeurs divers et variés, pôle communication, pôle mécénat etc que d'argent qui ne va pas dans les poches des adhérents. Avant de demander à l'État, que la coopération (celle qui a une surface internationale, pas celle du coin de la rue) fasse son job.
Signaler ce contenu comme inapproprié
augustin Le 16 janvier 2025 à 06:18:59
Il est des choix d emplacement de meeting politique qui en disent long sur l ignorance des dirigeants visiteurs sur les particularités locales. Cette réunion a st Germain du puch en est un bon exemple .Il aurait fallu probablement plus de travail de réparation à la fnsea pour comprendre le patchwork bordelais pour intervenir à lesparre st emilion et langon. Intervenir en graves de vayre qui est probzablement une des plus petites aoc de la région était vide de sens , alors qu il fallait louer un local bordelais non loin du civb ou de la préfecture sans parler des alentours du tribunal judiciaire. Mauvaise comm , mauvaise campagne . et probablement mauvais score à venir, sauf surprise .
Signaler ce contenu comme inapproprié
CHRIS CASTEL Le 13 janvier 2025 à 20:22:14
Arnaud Rousseau en oublie que le Hve c est une obligation au commerce orchestrée par la Fnsea. Heureusement, ils ont raté sa generalisation dans les cahiers des charhes de nos Aoc. Projet initialement mené par Jean Eynard, tete de liste gironde, qui a tenté de l obliger sur son Aoc Cotes de Bourg il y 3 ans. Que le modele cooperatif si cher à la Fnsea, fait mourrir des familles de faim. Que depuis 20 ans, la vision administrative de la Fnsea est tout sauf de la simplification. La Fnsea promet tout est n importe quoi. Mais son bilan c est l etat de l agriculture aujourd hui... Merci messieurs de liberer les places... meme si vos exploitations sont aussi en procedure et qu il ne vous reste que le siege pour recuperer qq centimes...
Signaler ce contenu comme inapproprié
Mimi Le 13 janvier 2025 à 19:01:35
Est-ce que nos dirigeants vont ouvrir les yeux plus d'agriculture n'a pas l'air de les déranger. Pourtant il y a une image qui me vient quand t il n'y a plus de base le château de carte s'écroule et tout ce qui gravite autour va se casser la gueule : les fournisseurs les centre de gestion les marchands de matériel et enfin la msa qui nous saigne comment elle compte résister sans les agriculteurs. Enfin pourquoi devrions-nous toujours faire des efforts. Il y en a marre. Moi je n'ai plus envie de croire à un hypothétique miracle
Signaler ce contenu comme inapproprié
Benji Le 13 janvier 2025 à 15:17:26
Belle motivation de la fnsea 33 pour trouver 50 personnes pour être présent à cette réunion avec mr Rousseau! Il est temps que la base se reveillle les JA et tout les agriculteurs syndiqués ou non vote car il est évident que les dirigeants nationaux de la fnsea sont complètement déconnectées des réalités car ce sont bien eux qui ont mis en place les contrôles à tout va,ecophyto,znt,gnr,contrôles pulve,mae,bio,HVE,et surenchères permanentes ! La cogestion de ces dirigeants et évidente et si mr rousseau n'a rien a dire sur sa présidence du groupe Avril qui importe a tout va ce qui est interdit en France ,qu'il en démissionne ,il y a conflit d'intérêt mais toujours aucun journaliste pour faire le boulot
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Politique
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé