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"C'est maintenant qu'il faut répondre aux attentes de la viticulture" pour la FNSEA
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Sans plus attendre
"C'est maintenant qu'il faut répondre aux attentes de la viticulture" pour la FNSEA

Entre crise viticole et gouvernement sous la menace croissante d’une motion de censure, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, fait le point sur les demandes prioritaires de son syndicat qui ne veut plus de délais.
Par Alexandre Abellan Le 28 novembre 2024
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'Produire du vin, ce n’est pas facile, le vendre ça l’est encore moins' note Arnaud Rousseau ce 28 novembre sur le salon Vinitech. - crédit photo : Alexandre Abellan
A

lors que la France pourrait rentrer dans une nouvelle période d’instabilité politique, quelles sont vos demandes d’urgence à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, pour ne plus risquer de perdre un temps précieux ? L’affectation des 40 millions non-utilisés dans le plan d'arrachage, l'intégration du vin à Egalim…

Arnaud Rousseau : Egalim a du sens pour le vin. Je suis heurté quand je vois des bouteilles à vil prix. Au plan d'arrachage de 120 millions d'euros qui laisse une enveloppe d’une dizaine de millions d'euros s’ajoutent les 30 millions d'euros annoncés par le précédent ministre de l'Agriculture, Marc Fenseau. Comme le premier ministre, Michel Barnier, a dit qu'il respecterait les engagements de ses prédécesseurs, on considère qu'il faut aujourd'hui ces 40 millions €. Pour les répartir, c'est une discussion qui doit avoir lieu dans le cadre professionnel, mais dans tous les cas, il faut le faire. Et est-ce qu'il faut le faire vite ? Oui, pas tant sur le plan politique que sur le plan de l'attente des viticulteurs qui sont dans des situations extrêmement dramatiques pour un certain nombre d'entre eux. Si les discussions qui doivent avoir lieu apportent des réponses dans six mois ou dans un an, ce sera trop tard pour un certain nombre d'entre eux. C'est maintenant qu'il faut agir et répondre aux très fortes attentes de la viticulture. C'est l’une des raisons pour lesquelles nous avons beaucoup poussé sur les prêts de trésorerie. Parfois c'est trop tard et c'est un prêt de restructuration qu'il faudra faire. Mais on a besoin d'aller vite.

 

On constate beaucoup de délais entre les annonces et leurs réalisations. Pour les prêts attendus par le vignoble, il semble qu’il faille des validations européennes repoussant au premier trimestre leur mise en œuvre…

C'est ce que l'on dit depuis des semaines. Quand la ministre de l'Agriculture nous dit "je ne comprends pas, je fais des choses pour vous et vous n’êtes pas satisfaits", le sujet est que l’on va dans le bon sens, mais ce qui compte pour les agriculteurs, notamment concernant les prêts, c'est de savoir quand est-ce qu’ils vont pouvoir en disposer. Pour les prêts de trésorerie, on nous explique que cela devrait être opérationnel à partir du 15 décembre. Pour les prêts de restructuration, ce serait plutôt courant de janvier, sans avoir de date précise.

Il faut aller vite parce que les agriculteurs attendent et qu’il y a les incertitudes politiques du moment. On ne sait pas ce que deviendra le gouvernement de monsieur Barnier. La préoccupation des agriculteurs, en tous les cas, ce pourquoi nous travaillons, c'est de trouver des solutions concrètes dans les cours de ferme. On l’a fait avec monsieur Attal, on le fait avec monsieur Barnier. Si ce n'est plus monsieur Barnier, on le fera avec ses successeurs. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne peut plus attendre.

 

Vos confrères syndicaux de la Coordination rurale vous critiquent en considérant que la FNSEA ne s’est pas assez battue pour certaines dispositions. Notamment pour l’arrachage définitif à 4 000 €/hectare, considérant que la France aurait pu demander plus à l'Europe.

J'entends ça. Mais j’ai d'abord entendu qu’ils ne voulaient pas d’arrachage, puis ils ont dit après qu'il en fallait plus. Moi, je travaille au profit des agriculteurs. Si certains sont plus efficaces que nous ou arrivent à obtenir de meilleures choses que nous, et bien tant mieux pour les agriculteurs. La réalité, c'est que tous les matins 1 000 collaborateurs du réseau FNSEA se lèvent au profit des agriculteurs. Sans plus commenter, à l'idée que tout ce qui est fait est nul et que certains feraient mieux, je dis que les agriculteurs sont des gens pragmatiques, qui savent qu’entre les forts-en-thème et la réalité de ce qui est obtenu, c'est un travail de longue haleine sur lequel il faut remettre régulièrement l'ouvrage sur le métier.

Nous avions eu des engagements avant la dissolution décidée par le président de la République. Tout a été suspendu. Si les députés à l'Assemblée nationale votent une motion de censure, le gouvernement de monsieur Barnier tombera et à chaque fois, ce sont des réponses attendues qui arriveront avec des délais. Après plus d'un an à se mobiliser, nous avons envie de résultats concrets.

 

Il y a un an, lors du salon Sitevi à Montpellier, vous demandiez en effet que la loi d'orientation et d’avenir agricole avance enfin. Il est actuellement question d’un examen en début d'année prochaine dans le meilleur des cas...

On nous fait des promesses : c'est l’une des raisons de l’agacement du monde agricole. Cette loi d'orientation agricole, ça fait deux ans et demi qu'on en parle. On nous l'avait promise au début de l'année, il y a eu une première lecture à l'Assemblée nationale, puis la dissolution l'a suspendue. Elle devait arriver au Sénat au mois de janvier. Si on a de nouveau un gouvernement qui tombe, je ne sais pas ce qu'il adviendra alors. Je sais que les parlementaires resteront en place, mais est-ce que le calendrier parlementaire sera bouleversé ? Ça, je ne peux pas vous le dire.

 

Dans les manifestations agricoles de novembre, on sent qu'il y a beaucoup d'usure parmi les vignerons qui sont fatigués et déprimés : est-ce que cela va bientôt craquer ?

Quand vous avez du mildiou, des problèmes sanitaires, qu’en plus les marchés ne sont pas au rendez-vous, que vous n’arrivez pas à payer vos factures et que vous avez l'impression qu’il n’y a pas de solution politique parce que le gouvernement change tous les six mois, évidemment tout ça est très anxiogène et vous tape sur le moral. Notre rôle est de continuer à se battre, quelle que soit l'adversité, quelles que soient les décisions. Nous ne décidons pas des dissolutions ou des motions de censure. En revanche, nous avons des revendications très claires sur ce qu'attendent les agriculteurs en terme d'échanges mondiaux et nous disons que l'on ne voulait pas que l'Europe soit une passoire.

 

Concernant le traité du Mercosur, la filière vin semble plutôt partisane d’un accord pouvant lui ouvrir l’accès au marché brésilien.

Oui, mais la relation commerciale de l'Europe avec ses partenaires comporte aussi le sujet de la Chine sur le Cognac et l'Armagnac. Je crois que la filière viticole a très bien compris que ce n’est pas une bonne manière de faire lorsqu’il y a des échanges qui ne sont pas loyaux et que des produits/manières de faire sont utilisés alors qu’ils ne sont pas autorisés en Europe. Je comprends qu'il puisse y avoir sur le plan du négoce ou de l'export des intérêts [pour le Mercosur]. Mais veillons à ne pas nous désunir. C'est ce qu'attendent certains pour faire en sorte que telle ou telle filière essaie de passer entre les gouttes. Ce qui compte pour nous, c'est de continuer à avoir des solutions techniques et de faire que l'on puisse produire. Après, vous savez, il se vend déjà du vin et des spiritueux français au Brésil indépendamment de cet accord de libre-échange.

 

Mais le Mercosur permettrait de lever des barrières douanières sur les vins, comme les 27 % de droits d’accises à l’entrée.

C'est dans les deux sens. Je le redis : pour nous, ce n’est pas notre modèle d’accepter qu’il puisse se produire de la marchandise sans réciprocité, sans traçabilité et sans respect des accords de Paris. Je crois que le monde viticole l'a bien compris. Même si par ailleurs, vous avez raison, il pourrait avoir des intérêts offensifs.

 

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bill et boule Le 05 décembre 2024 à 01:51:58
les prêts annonces ne verront probableent pas le jour et ce pour plusieurs raisons : la ddtm n est pas prete la bpi n est pas prête les 3 réseaux bancaires ne sont pas prêts que ce soient ca, ce ou bp notamment crca 33 ceapc ou encore bpaca ... il aurait fallu que varenne travaille plus étroitement et plus vite le mois dernier avec bercy et beauvau ... ce sontdonc les préfectures et les banques qu il faut désormais interpeller directement si nous voulons avancer sur ce projet ! Demandons nous en effet pourquoi les mandataires liquidateurs travaillent désormais à plein régime : en fait les concours bancaires ne sont plus la ...et les liquidations judiciaires vont se généraliser .Car l heure n est plus aux délais offerts par le purgatoire des règlements amiables, des sauvegardes , et autre période d observation , suite à cessation de paiement . Notre petit paradis que fut ce secteur pour nos grands parents va potentiellement devenir pour beaucoup d entre nous un petit enfer, du moins si nous n y prenons pas garde. Préfets et banquiers doivent désormais faire en sorte que les promesses faites depuis un an soient enfin tenues à défaut le doute l incertitude et la peur s installeront legitimement sur le terrain , y compris parmi les plus conciliants d entre nous . Quant aux plus combatifs ... il n est pas exclu qu ils prennent desormais le mors aux dents .
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