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Cognac "en train de basculer dans la crise", les accords et désaccords commerciaux patinent pour les vins et spiritueux
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Faire le point mort
Cognac "en train de basculer dans la crise", les accords et désaccords commerciaux patinent pour les vins et spiritueux

Alors que les dates butoirs sur des droits de douane punitifs approchent pour les cognacs en Chine (ce 5 juillet) et tous les vins et spiritueux aux États-Unis (ce 9 juillet), le gouvernement français et la Commission européenne parlent beaucoup mais n’obtiennent pour l’instant pas d’avancées.
Par Alexandre Abellan Le 24 juin 2025
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Cognac
Le BNIC rapporte que les professionnels charentais ont remercié Laurent Saint-Martin « pour les efforts déployés par lui-même et le gouvernement au cours des dernières semaines pour mettre fin aux taxes antidumping chinoises appliquées depuis octobre 2024 ». - crédit photo : BNIC
L

es visites charentaises des représentants de l’exécutif se suivent et se ressemblent pour clore le dossier des taxes antidumpings chinoises ciblant leurs eaux-de-vie (ainsi que celles de Gascogne). Ce lundi 23 juin, le ministre délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin « a assuré la filière de la totale mobilisation du gouvernement sur le sujet alors que l’agenda se resserre » rapporte dans un communiqué le Bureau National Interprofessionnel de Cognac (BNIC), indiquant que « l’origine du problème n’étant pas liée au Cognac, la nécessité d’une solution politique a été soulignée pour éviter que les taxes imposées le soient de façon définitive à partir du 5 juillet prochain ». L’enquête et les taxes antidumpings lancées par la Chine en 2024 constituant ouvertement une mesure de rétorsion de Pékin au soutien affiché par Paris aux initiatives de Bruxelles contre les voitures électriques chinoises.

« Nous restons mobilisés avec [le président] Emmanuel Macron et [le ministre des Affaires étrangères] Jean-Noël Barrot pour obtenir une résolution rapide, définitive et favorable de cette situation » indique Laurent Saint-Martin, qui ajoute que : « le gouvernement est avec détermination et constance aux côtés de la filière Cognac, dont la résilience force le respect. Il s’agit d’une filière qui sait s’adapter et aujourd’hui, il nous faut être solidaires, concrets et pragmatiques. Plus qu’un savoir-faire, c’est une histoire, un patrimoine, une identité qu’il nous faut préserver. » Ce sont aussi des emplois qui sont en jeu, car sans suspension des droits de douanes de 38 %, les 72 500 emplois générés par la filière charentaise seraient en danger.

En train de basculer dans la crise

Car « la fermeture brutale de notre deuxième marché avait désormais des effets extrêmement graves sur notre filière : chômage partiel, plans sociaux, remise en cause de contrats d’achat du négoce à la viticulture, annulation d’investissements » rapporte le BNIC, dont le président, Florent Morillon, pointe qu’« il y a désormais urgence. Nous sommes en train de basculer dans la crise et tout doit être fait pour en protéger nos entreprises qui ont déjà été mises à très rude épreuve par un contentieux diplomatique auquel elles n’auraient jamais dû être mêlées. » Prévoyant tous les scénarios, la filière charentaise évoque désormais « la question de l’accompagnement attendu des pouvoirs publics européens et français » pour sa filière, sachant que Laurent Saint-Martin « a par ailleurs été alerté sur les effets extrêmement négatifs de la guerre commerciale avec les États-Unis, premier marché du Cognac, et sur la nécessité pour l’Union européenne de parvenir au plus vite à un accord avec eux. »

À l’Ouest rien de nouveau

En la matière, il y a peu d’avancées, comme en témoigne la prise de parole du commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, lors du conseil Agriculture et Pêche ce 23 juin. Evoquant devant les 27 ministres de l’Agriculture « la reconfiguration des flux commerciaux internationaux », l’ancien eurodéputé luxembourgeois rappelle qu’« en avril, les États-Unis ont unilatéralement augmenté leurs droits d'importation à l'égard de l'Union Européenne et de nombreux autres pays » de 10 %. « Cette mesure est injustifiée et peut nuire à l'économie mondiale, notamment aux agriculteurs et aux entreprises agroalimentaires de l'Union Européenne, ainsi qu'aux consommateurs » analyse Christophe Hansen, qui rapporte que « l'Europe a déclaré son intention de donner une chance aux négociations, mais a également préparé des contre-mesures pour répondre à ces droits de douane » sachant que « fin mai, le président Donald Trump a annoncé un nouveau droit de douane de 50 % sur tous les produits européens, y compris les produits agroalimentaires ». Tenant de l’embargo pour les vins et spiritueux européens, cette menace reportée au 9 juillet, nouvelle date butoir pour laquelle « la priorité de l'Europe reste de négocier un bon accord dans l'intérêt de l'Union Européenne et des États-Unis » note le commissaire, pointant qu’« en l'absence d'un résultat satisfaisant, les contre-mesures de l'UE pourraient commencer à s'appliquer. » Avec le risque de nouvelles surenchères transatlantiques (comme les 200 % menaçant les vins et spiritueux français en mars).

Si Christophe Hansen n’a pas évoqué lors de ce conseil les taxes chinoises ciblant les cognacs et armagnacs, il a affirmé « l'intérêt renouvelé pour l'établissement de partenariats » commerciaux en « exploitant le réseau d'accords commerciaux de l'Union Européenne et diversifiant davantage les relations commerciales » pour « trouver de nouvelles opportunités d'exportation et réduire les dépendances critiques, tout en accordant une attention particulière aux secteurs sensibles ». Le commissaire évoquant les pistes de l’Inde (sans qu’il y ait d’avancées), du Mercosur (qui crispe le gouvernement français)… « La filière doit pouvoir également se projeter et continuer à diversifier ses débouchés malgré un monde de plus en plus fragmenté » affirme en écho Laurent Saint-Martin à Cognac.

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