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Passer ses bouteilles de vin en réemploi, c'est possible : même en Provence sur un flacon non-standard
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Provence
Passer ses bouteilles de vin en réemploi, c'est possible : même en Provence sur un flacon non-standard

Retour d'expérience pour Christelle Rapée, vigneronne installée au domaine Les Fouques, à Hyères, qui a franchi le cap du réemploi comme une quinzaine de vignerons varois. Accompagnés par La Consigne de Provence, ils ont pu choisir un format standard ou conserver leurs bouteilles iconiques.
Par Marion Bazireau Le 13 juin 2025
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100% des bouteilles commercialisées par la vigneronne Christelle Rapée seront bientôt réemployables. - crédit photo : DR
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uand elle a appris il y a 3 ans qu’un de ses confrères était passé au réemploi, Christelle Rapée a également voulu passer le cap. « Nous sommes en biodynamie depuis 35 ans, c’était une suite logique » se souvient la vigneronne installée au domaine Les Fouques sur 22 hectares à Hyères, dans le Var. Accompagnée par La Consigne de Provence, elle s’est d’abord lancée dans la modification des étiquettes de ses trois cuvées conditionnées dans une bouteille bordelaise, un format standard restituable partout en France. « J’ai travaillé avec mon imprimeur pour passer sur un papier facilement décollable à l’eau chaude lors du passage dans la laveuse et comportant moins de dorure », détaille-t-elle. Ce premier effort n’a pas suffi. « Nous nous sommes aperçus que mes bouteilles étaient trop légères pour être réemployées plusieurs fois. » En prévision de la mise du millésime 2023, Christelle Rapée a donc commandé un modèle pesant plus de 500 grammes. La Consigne de Provence lui a fourni des stickers "Rapportez-moi pour réemploi", de quoi faire un peu de publicité au caveau. Elle a loué des caisses et des palox pour stocker les bouteilles sales ramenées par ses clients particuliers. Cette fois, le tour était joué.

« Lorsque j’ai empilé 600 bouteilles, je demande à La Consigne de Provence de les récupérer. Elle les stocke à Brignoles et, quand elle en a l’équivalent d’un semi, les envoie dans le centre de lavage Oc’Consigne à Lattes, dans l’Hérault » La logistique est également bien huilée dans les magasins Biocoop dans lesquels Christelle Rapée fait l’essentiel de son chiffre d’affaires. « Ils sont presque tous équipés d’un point de collecte et travaillent avec des opérateurs locaux pour le lavage. Je n’ai à m’occuper de rien, et comme j’ai un bouteille standard, elle peut repartir chez n’importe quel vigneron français. »

Des exceptions pour les formats iconiques

Alors que la Provence brille par le côté très esthétique de la bouteille de rosé, « faire le choix d’une bouteille standard était pour Christelle un choix audacieux », salue Corinne Lafortune, coordinatrice de La Consigne de Provence, qui l’a épaulée. « Cela lui permet de distribuer sa gamme réemployable sur tout le territoire national. C’est le schéma parfait mais nous aurions certainement pu travailler ensemble sur un format iconique. Même si c’est moins facile, nous faisons le maximum pour que les vignerons passent au réémploi », explique-t-elle. Pour être validé par La Consigne de Provence, le réemploi de bouteilles non standard doit néanmoins respecter certaines conditions. « Il faut que les bouteilles soient assez lourdes, facilement collectables, et, qu’elles soient utilisées par plusieurs producteurs ou par une seule grosse maison, qu’elles constituent un gisement assez important », liste Corinne Lafortune. Ces bouteilles spéciales ne sont pas envoyées chez Oc’Consigne mais lavées dans l’unité de Ma Bouteille s’appelle Reviens à Chabeuil, dans la Drôme.

Réseau traditionnel

Si tout est facile avec Biocoop, les choses sont un peu plus compliquées pour Christelle Rapée sur le circuit CHR varois. « Nous récupérons nous-mêmes les bouteilles chez trois restaurateurs en faisant en sorte de passer en même temps que nous livrons, raconte la vigneronne, qui n’a pas encore réussi à convaincre les cavistes. « Ils disent manquer de place pour stocker des caisses de 12. Ils seraient prêts à se lancer avec des caisses de 6 mais cela supposerait que nous passions beaucoup plus souvent. Aujourd’hui ce n’est pas possible, regrette-elle. Il faudrait, comme dans les Alpes-Maritimes voisines, qu’un distributeur de boisson prenne en charge ce service. Chez nous La Consigne de Provence le propose mais cela reste assez cher. Il faut que le réemploi se massifie pour devenir plus facile ! »

« C’est en bonne voie, assure Corinne Lafortune, coordinatrice de La Consigne de Provence. Une quinzaine de domaines varois ont passé leur gamme au réemploi, une quarantaine y réfléchissent, et cette année nous pouvons surfer sur campagne de communication autour du ReUse et sur la loi AGEC pour faire changer les pratiques, sachant que la mesure est aussi soutenue par 92% des consommateurs, d’après un sondage Ipsos de 2023. »

Refontes

En se massifiant, le réemploi devrait également faire baisser le prix d’achat des bouteilles. Pour l’instant, Christelle Rapée les paie un peu plus cher. « Nous arrivons à être compétitifs par rapport au verre perdu sur des bouteilles iconiques, mais pas encore sur les bouteilles standard », reconnaît Corinne Lafortune. Convaincue par la démarche, la vigneronne a tenté avec succès de remporter l’appel à projets 2024 "EncoRE plus de réemploi" d’Adelphe pour passer à moindres frais sa quatrième et dernière cuvée au réemploi lors de sa prochaine mise. « Il s’agit de mon vin nature sans sulfites pour lequel j’avais choisi une bouteille différente et une étiquette brillante. Je suis déjà repassée à une bourguignonne, le deuxième format standard au national, et je travaille actuellement avec mon imprimeur sur la refonte de l’étiquette en faisant en sorte de conserver un packaging distinctif du reste de ma gamme. En 2026, je mettrai sur le marché 100 000 bouteilles réemployables », se félicite-t-elle.

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