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Consigner ses bouteilles de vin ? "Le principal frein était la peur du changement. Une fois acté, nous y sommes arrivés sans trop de difficultés"
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Malgré la peur du changement
Consigner ses bouteilles de vin ? "Le principal frein était la peur du changement. Une fois acté, nous y sommes arrivés sans trop de difficultés"

Des domaines hésitant à se lancer dans le réemploi ont été rassurés par les témoignages de la famille Fabre et de la maison Jacques Frelin lors d’une réunion organisée par les vins IGP Pays d’OC ce 10 juin.
Par Marion Bazireau Le 12 juin 2025
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Consigner ses bouteilles de vin ?
- crédit photo : Marion Bazireau
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lors que le réemploi entre en phase de test à grande échelle dans quatre régions du nord-ouest de la France via le projet ReUse lancé ce 12 juin, la filière des vins IGP Pays d’Oc se mobilise pour accélérer le déploiement de la démarche au niveau régional. Mardi, elle a invité dans son nouvel espace Vinalia ses partenaires Adelphe et Oc’Consigne, ainsi que Biocoop et 2 des 15 entreprises viticoles languedociennes déjà engagées dans la démarche à détailler leur expérience à d’autres vignerons intéressés. « Nous nous sommes lancés en 2022, a commencé par témoigner Clémence Fabre, des vignobles Fabre installés à Luc-sur-Orbieu dans l’Aude. Pour nous comme pour beaucoup, le principal frein au passage au réemploi était la peur du changement. Une fois que nous l’avons acté, nous y sommes arrivés sans trop de difficultés, en étant bien aidés dans la démarche par notre gros client Biocoop qui s’était fixé l’objectif de récupérer les flacons dans 100% de ses magasins d’ici la fin 2025. »

Également bien épaulée par Oc’Consigne, Clémence Fabre a commencé par choisir chez son verrier une bouteille du catalogue de la gamme réemployable composé de 5 modèles standards déclinés en 2 coloris résistants à une vingtaine de lavage. Sans le logo « Rapportez-moi pour réemploi » celle qu’elle a choisie est presque impossible à distinguer de l’ancien format. La vigneronne a ensuite retravaillé ses étiquettes et changé de papier pour qu’il se décolle facilement. Prête pour la première mise en bouteille, elle n’a pas eu de chance. « Nous étions en pleine crise verrière et personne n’a été capable de nous fournir des modèles de 527 grammes agréés pour le réemploi », se souvient-elle.

Quelques bêtises

La crise passée, Clémence Fabre a raconté avoir fait la bêtise d’imprimer le numéro de lot sur les bouteilles à réemployer alors qu’une même bouteille ne peut pas porter plusieurs numéros de lot. Elle a depuis trouvé la solution. « Nous l’imprimons au laser sur la contre-étiquette et réglant la machine pour qu’elle ne brûle pas le papier et ne grave pas la bouteille. Cela nous permet de conditionner sans capsule et d’être vertueux sur toute la ligne » a-t-elle expliqué.

Responsable qualité pour les vignobles montpelliérains Jacques Frelin qui commercialisent déjà 23 références réemployables, principalement chez Biocoop comme la famille Fabre, Elphy Briffa a pris le relai en rassurant l’assemblée sur le sérieux des lavages effectués par Oc’Consigne. « Nous y avons réalisé plusieurs audits avec notre prestataire d’embouteillage 3S et coconstruit à 3 un cahier des charges et un plan de contrôle nous permettant de reconditionner nos vins dans les bouteilles lavées sans danger. »

Carton ou caisse ?

Dans l’assemblée, un vigneron s’est posé la question de savoir si la Famille Fabre et Jacques Frelin livrent toujours leurs vins en cartons ou s’ils sont passés à la caisse. « Biocoop préfère pour l’instant les cartons pour dispatcher le vin de sa plateforme logistique à leurs magasins mais utilise des caisses pour faire la boucle entre les magasins et les laveurs. Cela ne me choque pas car le recyclage des carton est bien développé et que beaucoup de clients les utilisent pour ramener leurs courses » a répondu Clémence Fabre. Même chose chez Jacques Frelin, avec des modèles de cartons plus légers et sans finitions. « Utiliser la caisse est possible, a complété Anne-Claire Degail, présidente d’Oc’Consigne. Nous en avons mis à disposition des domaines de Sauzet et de Pech André pour livrer des épiceries et des boucheries locales. C’est possible sur les circuits de distribution maîtrisés en propre.»

« A part chez Biocoop, avec qui travaillez-vous le réemploi ? » a encore demandé le vigneron à Clémence Fabre. « Nous avons aussi passé au réemploi deux références de notre gamme caviste, notamment un petnat pour lequel nous n’avons pas eu besoin de changer la bouteille, a-t-elle précisé. Nous avons réfléchi à l’export mais expédier des bouteilles de 527 grammes contre 417 grammes aurait trop alourdi notre bilan carbone. »

Et le coût ?

Les participants se sont également montré curieux du coût de réachat des bouteilles lavées. « A quelques centimes près, nous faisons le maximum pour qu’il se rapproche de celui des bouteilles neuves, a assuré Anne-Claire Degail. Ce n’est pas facile car la filière du réemploi n’est pas soutenue comme celle du recyclage par la taxe d'enlèvement des ordures ménagères et le financement des éco-organismes », a-t-elle expliqué. « Quand on veut y aller, il faut y aller, et on trouve des solutions, a de suite rebondi Clémence Fabre. Biocoop a joué le jeu de faire 50-50 sur le surcoût et je suis sûre que le consommateur final est prêt à payer un petit peu plus pour rentrer dans le cercle vertueux du réemploi. D’ailleurs, nous payerons moins cher quand le réemploi se sera massifié avec une généralisation de la consigne monétaire. Et nous ne l’avons pas encore fait mais il ne faut également pas hésiter à répondre aux appels à projets d’Adelphe pour se faire aider. »

Adelphe a d’ailleurs profité de l’évènement pour communiquer sur la troisième édition de son programme "EncoRE plus de réemploi". Doté de 2 millions €, il sera clos au 31 octobre prochain. Les opérateurs de la filière peuvent postuler seuls ou en se regroupant.

 

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