in mars 2025, le vignoble enregistre l’ouverture de 243 procédures collectives sur l’année glissante d’après la dernière étude Altares : soit une hausse de 64 % en un an. Le nombre de mises en sauvegarde explose de 157 % mais reste relativement faible avec 36 ouvertures pour ce dispostifi d'anticipation des difficultés (voir encadré), quand le nombre de redressements judiciaires causés par une cessation des paiements bondit de 75 % à 152 dossiers. Défrayant la chronique avec des prix du vin bradés, les liquidations judiciaires concernent 55 entreprises viticoles, en hausse de 17 %. De quoi témoigner d’une filière fragilisée par la succession d’aléas (climatiques, économiques et géopolitiques) qui augmentent les coûts de production alors que les marchés se rétractent (sous les coups de l’inflation et l’incertitude mondiale).
Avec la crise des vins rouges de Bordeaux, de Bergerac et du Sud-Ouest, le vignoble de la région Nouvelle-Aquitaine reste de loin le premier pourvoyeur de procédures collectives pour Altares avec 141 défaillances (+86 %), dont 30 mises en sauvegarde (+200 %), 87 redressements (+78 %) et 24 liquidations (+41 %). Entre Sud-Ouest et Languedoc-Roussillon, l’Occitanie suit avec 55 procédures (+120 %) dont 5 redressements (+67 %), 37 sauvegardes (+236 %) et 13 liquidations (+18 %). A ces défaillances s’ajoutent celles des autres opérateurs de la filière vin : négociants, courtiers, metteurs en marché et fournisseurs.
Pistes de rebond
Pour rééquilibrer l’offre et la demande afin de sortir de cette spirale vertigineuse, la filière vin déploie en 2025 un plan d’arrachage subventionné et mise sur de nouveaux outils européens pour alléger temporairement le potentiel de production. Passant par la revalorisation des vins, un plan de filière doit également être déployé pour permettre aux opérateurs de se projeter vers l'avenir, des leviers de croissance et de résilience existant toujours. En témoigne le succès des dernières aides à l’investissement, où la demande dépasse l’enveloppe disponible.
« Il faut retenir que les sauvegardes d’aujourd’hui sont des liquidations évitées pour demain, une perspective rassurante qui doit toutefois être considérée dans un contexte qui reste évidemment difficile pour l’entreprise » précise à Vitisphere Altares, rappelant que « le dispositif de sauvegarde globalement peu utilisé depuis son installation en janvier 2006 (environ 2% de l’ensemble des procédures) est une solution d’anticipation du risque qui est deux fois plus efficace que le redressement judiciaire » comme la moitié des sauvegardes sortent par un plan contre un quart des redressements. Devant être lancée avant la cessation des paiements, « la sauvegarde est une procédure qui reste à la seule initiative du dirigeant, preuve que ce dernier pilote son entreprise »