éuni ce 9 avril à Dijon, le conseil spécialisé vin de FranceAgriMer fait le bilan de l’appel à projet du programme d’investissement des entreprises vitivinicoles (achat d’équipements neufs pour les vinifications, travaux sur les bâtiments de production du vin ou d’accueil des visiteurs, frais d’études…). Au final, 1 682 dossiers ont été déposés du 23 janvier au 26 mars 2025, pour une demande d’aide estimée à 161 millions d’euros* quand l’enveloppe dédiée est de 110 millions € pour l’Organisation Commune de Marché vitivinicole (OCM vin). Ce qui amènerait à un gros coefficient de stabilisateur de 65 % des subventions demandées rapporte Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé, pointant que l’an passé le coefficient appliqué à la mesure était de 82,32 %.
Alors que le vignoble est marqué par l’arrachage, que les commercialisations restent difficiles et que les aléas climatiques perturbent le potentiel de production, la filière témoigne de sa résilience en investissant dans l’évolution de son outil de production et d’accueil : de quoi moderniser les profils produits et diversifier les réseaux commerciaux. Les trois premières régions consommatrices de l’appel à projet sont Grand Est (19 % des dossiers), Occitanie (17 %) et Bourgogne Franche Comté (17 %). « La majorité des dossiers sont à 100 000 € de dépenses présentées. Il y a aussi de gros dossiers à plus d’un million € » rapporte Jérôme Despey. Pouvant sembler paradoxale entre vignobles en crise et en investissement, « on voit cette capacité d’investissement sur notre territoire » indique le viticulteur héraultais, notant la difficulté à répondre aux dossier dans le cadre budgétaire actuel. De quoi alimenter le débat sur l’utilisation des fonds OCM : le nouveau Plan Stratégique National (PSN).


« Dans le PSN à venir, je dis clairement qu’il faut challenger toutes les mesures, regarder le périmètre et l’épure financière pour pouvoir mieux répondre aux besoins de la filières dans un budget contraint » pose Jérôme Despey, qui appelle à maintenir voire augmenter le budget de l’OCM vin (actuellement 270 millions €/an). Dans l’immédiat, « il faut se préparer à des choix par rapport au plan filière sur la restructuration, l’investissement, la promotion… » indique le président du conseil spécialisé, qui pointe la priorité fixée par la filière : « conquérir des parts de marché. Ce qui demande des moyens à la promotion. » Devant fixer le cadre dès la prochaine campagne d’aides de l’OCM vin, le conseil spécialisé doit avancer dès ce premier semestre sur des orientations.
* : Le taux d’aide varie de 30 % pour les PME à 7,5 % pour les entreprises à plus de 200 millions € de chiffre d’affaires. Des bonifications de 5 points sont accessibles en cas de jeune installé ou de projet structurant.