eaucoup de projets, encore peu de réalisations. Emmenés par Bernard Farges, le président du Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d'origine et à indication géographique (CNIV), les principaux responsables professionnels de la filière vin sont venus présenter les différents volets du plan de relance de la filière, le 24 février au salon de l’Agriculture à Paris.
Dans son introduction, Bernard Farges prévient que « ce plan n’est pas achevé et qu’il ne le sera peut-être jamais. Il s’agit d’un plan dynamique » qui évoluera au gré des circonstances et des difficultés à résoudre. Il souligne également que ce plan a été bâti « en parité entre l’amont et l’aval ».
Commençons par le projet qui parait le plus avancé : d’ici la fin juin plusieurs dizaines de magasins de la grande distribution devraient tester deux nouveaux concepts de rayon vin, l’un autour des contenants, l’autre autour d’accords avec les mets. « Le rayon vin n’a pas bougé depuis 30 ans. On veut expérimenter des choses », souligne l’un des participants.
Ensuite il s’agira de créer « une plateforme prospective sur les produits no et low alcool, pour attirer les jeunes générations et les faire venir ensuite vers le vin », annonce Stéphane Héraud, le président de l’association générale de la production viticole (AGPV). Le fruit de discussions entreprises depuis la fin 2023 avec la fédération du commerce et de la distribution (FCD) et la fédération du commerce coopératif et associé (FCA), les deux syndicats de la grande distribution.


D’autres projets sont moins avancés. Stéphane Héraud évoque la création « d’un observatoire de l’innovation pour suivre les grandes tendances de consommation et car nous avons besoin d’études sur le packaging et les contenants ». Sans plus de précisions sur la date d’ouverture ou la nature de cet observatoire.
Avant lui, Jean-Marie Fabre, président des vignerons indépendants de France, insiste sur la nécessité de professionnaliser l’œnotourisme. Pour cela, il propose d’introduire une mesure de soutien à l’œnotourisme parmi les aides européennes du prochain Plan Stratégique National (PSN). Une idée qui est encore mise en débat. Toujours pour valoriser l’image du vin, un autre projet consiste à faire plancher des agences de communication sur « l’élaboration d’un concept de communication partagé par l’ensemble du vignoble français ». Un appel d’offres devrait bientôt être lancé à ce sujet.
Les représentants de la filière évoquent également la préparation d’un « événement national structurant pour le grand public sur le vin à Paris ». Là encore sans plus de détail. Ils travaillent à l’amélioration du suivi statistique des exportations et à l’harmonisation du suivi des marchés par les interprofessions pour aboutir à « un pilotage économique national de l’offre et de la demande ».
Lorsqu’un journaliste à fait remarquer à Camille Masson, qui a exposé cette idée, qu’elle était très ambitieuse, le vice-président du conseil des vins de FranceAgriMer et président du négoce du Val de Loire (UMVL) a répondu qu’elle a déjà porté ses fruits. « Le pilotage national a amené Cognac à réguler sa production pour éviter de déborder sur d’autres produits viticoles [en clair, les vins blancs sans IG, NDLR], a-t-il déclaré. Nous y sommes arrivés par un travail collectif. Sur les couleurs, on peut aussi travailler ensemble pour trouver des équilibres entre l’offre et la demande. » Un nouvel état d’esprit plus collaboratif semble souffler sur la filière. Une bonne chose en ces temps très difficiles.