Marie-Pierre Charpentier : Nous avons grandi dans un monde de libre-échange. Cette nouvelle a abasourdi tout le monde viticole. Ceux qui exportent aux Etats-Unis attendent la réaction de leurs importateurs. On est solidaire de toute la filière viticole française et européenne. La réponse n’est pas dans nos mains. Mais elle n’est pas non plus dans le fait de baisser nos prix.
Ils le sont au même titre que tous les vignerons. On encourage chacun à être très vigilant et à s’impliquer car on peut perdre une parcelle du jour au lendemain. Nous incitons les jeunes à être responsables Flavescence Dorée (FD) au sein des sections locales.
C’est un sujet d’avenir car tout se passe autour des données. La data est présente partout dans notre métier et nous participons à cette collecte de façon volontaire ou non. Nous sommes convaincus qu’au sein du Comité Champagne, les innovations doivent prendre en compte cet outil. Cela peut porter sur les drones qui reconnaissent la flavescence dorée ou sur des outils qui permettent une meilleure gestion de la qualité au chai. Nous devons mettre au service du collectif et la pérennité de la filière les données que nous saisissons.
Non, on n’est plutôt dans la notion d’arbitrage. On a identifié que la FD est un sujet majeur et on y met les moyens. On peut décider collectivement que la data est une priorité.
Je suis convaincue que le champagne a sa place dans la consommation au verre et en effet dans les cocktails. Le consommateur américain, par exemple, aime le sucre. On pourrait retravailler, avec des mixologues, le cocktail mimosa. La demi-bouteille a peut-être un rôle à jouer. Il y a un rituel de cocktail à base de champagne à mettre en place, avec un verre associé, etc. D’une manière plus large, booster la désirabilité du champagne est un sujet important pour notre filière.
Il nous semble important que le futur professionnel bénéficie, en amont de son installation, d’un parcours où il se prépare concrètement à son futur métier. C’est-à-dire de savoir lire un bilan comptable, de faire un état des lieux des forces et des faiblesses de sa future exploitation, etc. Nous aimerions qu’au sein de ce processus de maturation de 18 mois il y ait une formation obligatoire d’un mois. Le Syndicat Général des Vignerons de Champagne (SGV) propose déjà une formation de 21 heures, de la production à la commercialisation. Elle est facultative. Notre objectif serait de rendre obligatoire la formation d’un mois dès le premier are. Le but est d’initier le futur professionnel à tous les enjeux du métier et au fonctionnement de l’interprofession, des outils de régulation, etc. Nous avons rencontré des élus d’une AOP non viticole, qui ont intégré une formation obligatoire dans leur cahier des charges. C’est une piste à étudier.
En effet, c’est un axe de communication que nous travaillons pour rendre la filière plus attractive auprès des jeunes. Nous avons trouvé un partenaire et nous avons le budget. Nous en sommes à la phase de conception pour trouver une manière positive et humoristique de parler de notre métier. On espère que les vidéos seront diffusées dans un an.
Nous sommes là pour faire bouger les lignes et insuffler des messages sur les nouveaux modes de consommation ou encore sur l’installation. Nous espérons que cette parole portera ses fruits.
Celui de la capacité professionnelle dès le premier are avec une formation obligatoire d’un mois. Si l’on souhaite avoir des professionnels engagés, il faut les former.