enue dans le vignoble bordelais présenter le fonds d’aide aux jeunes viticulteurs (installés à moins de 40 dans les 5 années sous conditions de pertes de récolte ou d’activité économique), la ministre de l’Agriculture Annie Genevard réduit d’un million d’euros l’enveloppe dédiée par rapport aux 10 millions € annoncés lors du Salon de l’Agriculture sur le reliquat de l’aide à l’arrachage définitif (mobilisant 110 millions € sur les 120 millions € de fonds autorisés par l’Union Européenne pour l’arrachage à 4 000 €/ha). Avec 9 millions € fléchés vers les jeunes, la ministre annonce « soutenir les pépiniéristes viticoles qui sont sévèrement atteints par la crise et la réduction du potentiel viticole à hauteur d'1 million €. Nous devons encore travailler avec des pépiniéristes pour préciser le dispositif de soutien le plus adapté. » Demandée par la pépinière pour aider à l’arrachage des vignes-mères de greffons n’ayant plus de marché, cette aide doit être définie d’ici la fin du mois avec la filière vin. Qui compte bien pousser de nouveau sa demande de fonds d’aides supplémentaires.
Président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, Jérome Despey n’en démord pas : le gouvernement ne doit pas 10 millions € à la filière vin, mais 40. Le reliquat de l’arrachage primé devant se calculer pour lui par rapport à la promesse de 150 millions € faite en janvier 2024 par le ministre de l’Agriculture d’alors, Marc Fesneau. Reconnaissant des arbitrages interministériels déjà difficiles pour les 10 millions € obtenus, Jérôme Despey rappelle que les 150 millions € promis devaient également permettre de financer l’arrachage temporaire qui n’a pu se concrétiser en 2024. Et plaide pour des aides à la restructuration des entreprises et au développement de l’œnotourisme : « ce sont des crédits nationaux, la filière ne lâche pas sa demande de mobilisation des 40 millions € promis » indique le premier vice-président de la FNSEA.


Interrogée, Annie Genevard indique se baser sur les faits, « ce sont 120 millions € qui avaient été notifiés à la France en autorisation d’arrachage par la Commission européenne », et rejette implicitement toute idée de rallonge par rapport à un engagement sur 150 millions €, « c’est peut-être quelque chose qui a été évoqué, mais en tout cas la notification portait sur 120 millions € ». Sur le sujet, le désormais député Marc Fesneau (Loir-et-Cher, Modem) indiquait récemment à Vitisphere que « c’était un engagement de montant pour des actions spécifiques. Une partie du reliquat va être fléché pour les jeunes viticulteurs. Maintenant que l’on a des dispositifs sur le potentiel de production, je pense que si l’on a des actions à pousser, ce sont des actions de promotion, d’export et de diversification. C’est ce qui permettra à la filière de retrouver un jeu pas seulement défensif mais offensif. »