Pas de secret

"Il faut les faire goûter pour montrer ce que sont réellement les vins de Bordeaux"

vec son « calendrier bien établi à travers le monde », l’Union des Grands Crus de Bordeaux (UGCB) fait halte ce lundi 17 mars à Düsseldorf pour faire déguster lors du salon ProWein le millésime 2022 aux professionnels d’Allemagne et d’Europe de l’Est : un évènement positif pour alimenter l’attractivité des vins bordelais et la concrétiser dans le verre résume François-Xavier Maroteaux, le nouveau président de l’UGCB. Ciblant les principaux marchés d’exportation pour les vins de Bordeaux, l’outil de promotion collective ne prévoit pas de grandes modifications de ses tournées à l’étranger, mais a l’ambition de lancer des tournées sur le marché domestique. D’autant plus que des nuages planent à l’export (notamment les taxes Trump, encore incertaines).

« Tout le monde a envie d’une présence de l’Union un peu différente sur la France » résume François-Xavier Maroteaux, qui envisage des actions dans des villes françaises afin de rencontrer les prescripteurs (sommeliers, cavistes…) et les consommateurs : « on ne réinvente pas la roue, on sait que nos vins restent nos meilleurs ambassadeurs. Il faut les faire goûter pour montrer ce que sont réellement les vins de Bordeaux. Le millésime 2022 en est le meilleur exemple : très grand et très accessible dès maintenant. » De quoi casser les idées préconçues sur les vins de Bordeaux inabordables. « Nous avons des marques importantes et fortes, à des prix extrêmement compétitifs, avec une plateforme logistique exceptionnelle et la capacité à proposer des millésimes mûrs avec du volume et des qualités qui n’ont jamais été aussi bonnes » souligne François-Xavier Maroteaux, pour qui « c’est une vraie valeur, qui peut ramener de la rentabilité pour le réseau traditionnel (cavistes, restaurants…). Cela fait du bien de le rappeler aux gens, c’est encore mieux quand ils peuvent goûter. »

Jeunes générations marchant à l’affect

En petit format, ces dégustations itinérantes compléteront les rendez-vous annuels de l’Union en France : une grande dégustation pour les professionnels (mi-février lors du salon Wine Paris) la semaine des primeurs (mardi 15 au jeudi 17 avril), un rendez-vous pour le grand-public (début juin avec le week-end des grands crus à Bordeaux) et intervenant dans les écoles de sommellerie (depuis 2020). Ne souhaitant pas distribuer les mauvais points aux uns ou autres, François-Xavier Maroteaux reconnaît que « s’il y a une chose que l’on peut se reprocher, c’est de ne pas avoir continué à faire déguster nos vins. L’expérience est extrêmement importante. Encore plus aujourd’hui avec des jeunes générations marchant à l’affect dès lors que le prix leur convient. »

Primeurs 2024

Si l’UGCB promeut actuellement son millésime livrable, la question des tarifs du millésime 2024 présenté los de la prochaine semaine des primeurs se pose déjà. Elle doit recevoir une réponse différente selon l’histoire et les performances de chaque propriété esquisse le président de l’UGCB. S’il y aura nécessairement une baisse des tarifs dans le contexte économique actuel, il n’y a pas de réduction collective à imposer pour François-Xavier Maroteaux : « il faudra trouver le prix qui fait que le marché décide de sauter le pas. La meilleure façon de faire fonctionner le système des primeur est de trouver le prix auquel le client n’a pas le moindre doute sur la nécessité d’acheter. Le bon prix est la meilleure des réponses, on l’a bien vu avec les primeurs 2019. »