’était le sujet phare porté par Joël Boueilh, le président des Vignerons Coopérateurs, lors du dernier salon de l’Agriculture (22 février-2 mars) : la mise en œuvre des 10 millions d’euros obtenus lors du budget 2025 pour accompagner la restructuration des caves coopératives se retrouvant dans des impasses économiques (des baisses des prix/ventes à la réduction des apports par l’arrachage/fin d’activité). Répété à tous les interlocuteurs politiques et gouvernementaux rencontrés à la porte de Versailles, ce besoin de mise en œuvre rapide doit se concrétiser dans les prochaines semaines. S’il n’y a pas de calendrier précis, Joël Boueilh prévient qu’il y aura des délais avec des démarches menées par l’État français auprès de la Commission européenne pour valider ce soutien.
Dans tous les cas, « il n’y a pas de temps à perdre » répète le président des Vignerons Coopérateurs qui rapporte le volontarisme affiché par l’exécutif. Alors que la demande est portée depuis plus d’un an (dès le salon Wine Paris en février 2024), les planètes semblent s’aligner soupire Joël Boueilh, qui note que les difficultés économiques « qu’on pressentait il y a un an, on y est maintenant. Et on dit que cela va s’accentuer cette fin d’année après les vendanges » et la nouvelle réduction du potentiel de production (les 24 000 ha du plan d’arrachage définitif en cours).


« On espère bien que cette enveloppe permettra d’anticiper les déboires et d’engager plus sereinement les réflexions de restructuration, pour ne pas être dans une sauvegarde et ne plus être maître de son destin » indique le viticulteur gascon, espérant concrètement que ces fonds vont permettre d’accompagner les caves pour redimensionner leurs outils (de vinification, d’embouteillages…). Ce qui va en obliger à fermer des sites, à déplacer des outils, à se rapprocher d’autres coopératives… Et nécessitera des fonds.
Un sujet également porté par la coopération est la reconduction de cette enveloppe en 2026 et 2027. L’outil était initialement calibré sur une demande d’enveloppe de 25 millions € par an (de 2025 à 2027). La tendance de consommation de l’enveloppe en 2025 devrait peser dans le soutien politique de cette demande.