ésormais validé par l’Assemblée Nationale et le Sénat, le Projet de Loi de Finances pour 2025 (PLF) arrêté par la Commission Mixte Paritaire (CMP) ne manque pas de dispositifs pour la filière vin : le financement du dispositif de restructuration des dettes bancaires sur 12 ans, l’exonération passant de 20 à 30 % pour la Taxe sur le Foncier Non-Bâti (TFNB), l'exonération fiscale à 75 % pour la transmission à titre gratuit du foncier viticole jusqu’à 20 millions €… Et la création d’un fonds de 10 millions d’euros pour financer les opérations de restructuration des caves coopératives annonce un communiqué des Vignerons Coopérateurs de France. Demandé depuis de longs mois par la coopération (notamment lors du salon Wine Paris 2024), cet outil était initialement calibré sur une enveloppe de 25 millions € par an de 2025 à 2027.
L’objectif étant de répondre aux impasses économiques de sous-commercialisation, sous-production et de surcapacité des outils coopératifs face à la déconsommation des marchés, les chutes de rendements liées aux aléas climatiques, l’abandon de vignes sans reprise et l’arrachage réduisant les rentabilités (et déséquilibrant le coefficient diviseur). Bref, réussir à équiliber la réduction des apport et l’augmentation des charges. Visible par les procédures collectives lancées par des caves coopératives (notamment dans le Sud-Ouest), la dégradation de la situation économique concernerait plus d’une centaine de caves en grande difficulté d’après les estimations des Vignerons Coopératives. Ce qui représenterait plus de 20 % des entreprises coopératives de la filière vin nationales, avec des disparités régionales coïncidant avec les difficultés commerciales des vins rouges (jusqu’à 37 % des coops en difficulté pour l’Occitanie, 40 % à Bordeaux et 50 % dans la vallée du Rhône).
Concrètement, « l’amendement adopté vise à moderniser les infrastructures des caves coopératives et à accompagner les démarches de restructuration, notamment les fusions permettant ainsi d’améliorer la gestion des ressources » indiquent les Vignerons Coopérateurs. « Cette enveloppe budgétaire est une véritable bouffée d’oxygène pour nos caves coopératives » salue Joël Boueilh, le président des Vignerons Coopérateurs de France, indiquant qu’« elle va nous permettre d’accompagner nos caves et de lancer une restructuration indispensable pour l’avenir ». Sachant qu’« il reste maintenant du travail à accomplir, notamment en collaboration avec le gouvernement et l’administration pour établir les bases réglementaires et prévoir la rétroactivité du dispositif dès début 2025 » pointe Joël Boueilh.
À noter qu’en Nouvelle-Aquitaine la région a débloqué 420 000 € pour aider une trentaine de caves coopératives à se restructurer via un diagnostic des outils industriels et des stratégies nécessaires.



