e rejet ce mercredi 5 février de la motion de censure du gouvernement Bayrou par l’Assemblée nationale permettant la validation par 49.3 du Projet de Loi de Finances pour 2025 (PLF) arrêté ce vendredi 31 janvier par la Commission Mixte Paritaire (CMP), se trouve validé l’outil de garantie par l’État de prêt de consolidation des vignerons plafonné à 200 000 € sur 12 ans pour les exploitants « dont le taux d’endettement global est supérieur à 50 % ou dont le rapport EBE/chiffre d’affaires est inférieur à 25 % » comme l’annonçait le ministère de l’Agriculture mi-novembre 2024 (après un déplacement le mardi 5 novembre dans l’Aude et une première annonce trop imprécise et pour pleinement rassurer la filière vin). Le texte du budget 2025 acte que « la garantie de l’État est accordée à la société Bpifrance » pour couvrir 70 % du « capital restant dû » au profit des entreprises agricoles « pour le réaménagement de leurs dettes et le renforcement de leur trésorerie », jusqu’au 31 décembre 2025 et « dans la limite de 518 millions d’euros » (pour « couvrir un encours maximal en principal de 740 millions d’euros »).
Enfin, « c’était l’élément qui manquait au déploiement du prêt de consolidation » soupire Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France qui se mobilise sur ce dossier. Ayant pris plus de temps que prévu, cette restructuration de prêts bancaires doit désormais être opérationnelle immédiatement plaide le vigneron languedocien, appelant « tous les vignerons le nécessitant à solliciter leurs banques dès maintenant ce dispositif définitivement en place ». Il y a urgence dans le vignoble à soutenir les trésoreries, la santé économique des exploitations continuant de se dégrader. D’après l’observatoire des Vignerons Indépendants de juin 2024, l’état de santé financière est actuellement noté à 5,4/10 par les membres du réseau (contre 7,1/10 en 2020 avant covid ou 6/10 en 2022 avant l’inflation de la guerre Ukraine). Autre donnée inquiétante, « 49,3 % de notre réseau considère avoir des difficultés directes liées à sa trésorerie, plus assez importante ou plus du tout constituée » pointe Jean-Marie Fabre, ajoutant que 31 % des sondés estiment leur santé financière mauvaise à très mauvaise. Il y a urgence à intervenir et soutenir « quand autant d’entreprises n’ont pas ou plus de trésorerie suffisante au fonctionnement » alerte Jean-Marie Fabre.
TFNB
Portant une demande d’abattement à 50 % de la Taxe sur le Foncier Non-Bâti (TFNB) pour la caler sur les autres impôts de production des entreprises françaises, les Vignerons Indépendants n’ont pas obtenu gain de cause sur les amendements du PLF 2025, mais relèvent que le gouvernement a porté l’exonération de 20 à 30 % pour l’article L. 415‑3 du Code Rural. « Une semi-victoire syndicale et fiscale » indique Jean-Marie Fabre, saluant les avancées plus nettes sur l’aide à la transmission des vignobles.
Pour que le PLF 2025 soit définitivement adopté, les conclusions de la CMP doivent encore être votées par le Sénat ce jeudi 6 février (à 10h30).