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Le vignoble menacé par un "tsunami de faillites et de désespoir"
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Gard
Le vignoble menacé par un "tsunami de faillites et de désespoir"

Une revalorisation du cours des vins de 20 €/hl, un arrachage définitif à 10 000 €/ha, une suspension des taxes sur la viticulture, une réautorisation massive des phytos interdits… C’est le traitement de choc proposé par la Coordination Rurale du Gard pour "éviter le naufrage".
Par Alexandre Abellan Le 27 février 2025
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Le vignoble menacé par un
Une quarantaine de participants étaient présents lors de la réunion au mas de la Forge (à Montpezat). - crédit photo : CR30 (photo d'archives, février 2020)
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as de pincettes : « la baisse de la consommation de vin, en France comme à l’échelle mondiale, ne relève pas d’une crise passagère mais d’une mutation profonde, sociétale et même civilisationnelle » alerte la commission viticole de la Coordination Rurale du Gard réunie ce jeudi 20 février, qui appelle « tous les acteurs de la filière – fournisseurs, distributeurs, État et collectivités » à « prendre conscience de l’urgence de la situation. Il s’agit d’éviter un véritable tsunami de faillites et de désespoir. »

Face à l’ampleur des chamboulements de déconsommation qui sont encore à venir, « l’idée d’un arrachage temporaire avec replantation différée est une illusion risquant d’aboutir à une impasse économique » pour la CR30, qui évacue la demande portée par le reste de la filière (de la FNSEA aux Vignerons Indépendants) et milite pour « le rétablissement, dans tous les pays producteurs de l’Union Européenne, d’une prime d’arrachage définitif du vignoble […] financée par des crédits communautaires [qui] doit être suffisamment attractive, avec un montant minimum de 10 000 € par hectare, plafonnée à 10 hectares par exploitation, et limitée à un total de 73 000 hectares sur l’ensemble du vignoble français. » Avec ce chiffrage, la CR30 s’inscrit pour le coup dans les projections de réduction du potentiel de production de la filière (100 000 ha, avec déjà 27 000 ha de demande d’arrachage définitif à 4 000 €/ha). Le syndicat minoritaire pointant que cet arrachage définitif permettrait de financer des replantations en parallèle.

Cocktail explosif

Pour que le vignoble restant redevienne rentable, la CR30 diagnostique que « l’étranglement financier des vignerons résulte de la combinaison entre l’explosion des coûts de production et la baisse des prix des vins ». Ce qui amène à trois ordonnances. La première pour les pouvoirs publics avec les demandes de « suppression de la Taxe sur le Foncier Non-Bâti (TFNB), de la Redevance pour Pollution Diffuse (RPD) sur la phytopharmacie, ainsi que de toute taxe sur le Gazole Non Routier (GNR) ». La deuxième pour les fournisseurs de la filière à qui est demandée « une réduction de leurs marges sur l’ensemble des intrants et fournitures viticoles ». La troisième aux négociants et distributeurs qui sont incités à appliquer « une revalorisation immédiate des prix, avec une hausse de 20 € par hectolitre, une augmentation qui n’aurait qu’un impact dérisoire sur les prix en linéaire. »

Liste non-exhaustive

Ces demandes économiques se doublent de revendications techniques. « La CR30 réclame le rétablissement des moyens de lutte suivants : mancozèbe, métirame de zinc, pyralion, terbutylazine, fenican, curzate, pledge, luna, folpel, elysium, ainsi que le déplafonnement des doses de cuivre et de glyphosate (liste non exhaustive) ».

 

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Tous les commentaires (4)
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Grami Le 28 février 2025 à 07:45:32
Merci VignerondeRion, tes remarques sont des plus pertinentes ! Je partage tout !
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VignerondeRions Le 27 février 2025 à 21:22:23
Vous dites maintenant tout haut ce que certains étaient bien seul à défendre depuis 2020/2022. Et ce n'est surtout pas ce que les représentant de la filière Languedoc et Rhône chuchotent à l'oreille des Ministres. Sans parler des autorisation de plantation nouvelle qu'ils demandaient chaque année et encore en 2024... Il est grand temps de se réveiller.
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augustin Le 27 février 2025 à 19:18:52
arrêtons de resasser sur le marché domestique ou encore celui des usa ou de la rpc . Notre petite planète est peulee de beaucoup de consommateurs potentiellement curieux d3 goûter nos vins .Il convient inlassablement de distribuer nos échantillons et les faire goûter : prowei dusseldorf , les vinexpos miami et Singapour sont des musts ,et nos voisins espagnols et italiens l ont bien compris. Cessons nos chamailles stériles et notre acharnement à faire boire un âne français qui n à plus soif ... Place à la reconquête avec des vins qui jamais n ont été aussi bons :*)
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Dominique Le 27 février 2025 à 15:35:43
J'entends enfin dire que la chute de la consommation de vin est "civilisationnelle". Il est temps de le réaliser mais c'est un premier pas positif. Loin de ce que disait Mme Le Floch il y a 4 mois sur Vitisphere. Mais il est vrai qu'on était en campagne électorale et toutes les promesses étaient bonnes pour glaner quelques voix. Il est aussi positif de souligner l'ampleur du désastre économique et social en cours. Je comprends que les viticulteurs et les agriculteurs vont avoir besoin du soutien de l'Etat pour survivre au chaos climatique qui ne fait que commencer. Mais alors, quel sens a le "Foutez nous la paix, laissez nous travailler". Pour partie, on peut le comprendre vu l'enflure bureaucratique démentielle. Mais pour le reste, peut-on demander ( à raison ) de faire jouer la solidarité nationale en s'imaginant ne pas rendre de compte ? Quant à la dérèglementation totale sur les produits et les quantités, ça ne va pas contribuer à l'attractivité de nos productions, ni à la santé publique, qui a aussi un coût. Attention au retour de bâton dans l'opinion publique qui a pour l'instant une vision positive de l'agriculture. Dans certaines communes, le prix de l'eau potable est en train d'exploser et les collectivités qui en sont en charge pointent l'agriculture....
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