as de pincettes : « la baisse de la consommation de vin, en France comme à l’échelle mondiale, ne relève pas d’une crise passagère mais d’une mutation profonde, sociétale et même civilisationnelle » alerte la commission viticole de la Coordination Rurale du Gard réunie ce jeudi 20 février, qui appelle « tous les acteurs de la filière – fournisseurs, distributeurs, État et collectivités » à « prendre conscience de l’urgence de la situation. Il s’agit d’éviter un véritable tsunami de faillites et de désespoir. »
Face à l’ampleur des chamboulements de déconsommation qui sont encore à venir, « l’idée d’un arrachage temporaire avec replantation différée est une illusion risquant d’aboutir à une impasse économique » pour la CR30, qui évacue la demande portée par le reste de la filière (de la FNSEA aux Vignerons Indépendants) et milite pour « le rétablissement, dans tous les pays producteurs de l’Union Européenne, d’une prime d’arrachage définitif du vignoble […] financée par des crédits communautaires [qui] doit être suffisamment attractive, avec un montant minimum de 10 000 € par hectare, plafonnée à 10 hectares par exploitation, et limitée à un total de 73 000 hectares sur l’ensemble du vignoble français. » Avec ce chiffrage, la CR30 s’inscrit pour le coup dans les projections de réduction du potentiel de production de la filière (100 000 ha, avec déjà 27 000 ha de demande d’arrachage définitif à 4 000 €/ha). Le syndicat minoritaire pointant que cet arrachage définitif permettrait de financer des replantations en parallèle.
Cocktail explosif
Pour que le vignoble restant redevienne rentable, la CR30 diagnostique que « l’étranglement financier des vignerons résulte de la combinaison entre l’explosion des coûts de production et la baisse des prix des vins ». Ce qui amène à trois ordonnances. La première pour les pouvoirs publics avec les demandes de « suppression de la Taxe sur le Foncier Non-Bâti (TFNB), de la Redevance pour Pollution Diffuse (RPD) sur la phytopharmacie, ainsi que de toute taxe sur le Gazole Non Routier (GNR) ». La deuxième pour les fournisseurs de la filière à qui est demandée « une réduction de leurs marges sur l’ensemble des intrants et fournitures viticoles ». La troisième aux négociants et distributeurs qui sont incités à appliquer « une revalorisation immédiate des prix, avec une hausse de 20 € par hectolitre, une augmentation qui n’aurait qu’un impact dérisoire sur les prix en linéaire. »


Ces demandes économiques se doublent de revendications techniques. « La CR30 réclame le rétablissement des moyens de lutte suivants : mancozèbe, métirame de zinc, pyralion, terbutylazine, fenican, curzate, pledge, luna, folpel, elysium, ainsi que le déplafonnement des doses de cuivre et de glyphosate (liste non exhaustive) ».