e fixant l’objectif d’un paquet législatif dédié aux vins en mars, la Commission Européenne ne veut pas laisser moisir les conclusions rendues fin 2024 par le Groupe de Haut-Niveau sur les politiques vitivinicoles (GHN). Si les modalités et le calendrier sont encore à préciser, ce volontarisme répond à l’urgence actuellement vécue par la filière vin pour Samuel Masse, le vice-président de la Confédération Européenne des Vignerons Indépendants (CEVI). « Toutes les régions de France sont touchées, ainsi que l’Espagne. En Italie aussi c’est compliqué selon les régions… » pointe le vigneron bio de Saint-Bauzille-de-Montmel (Hérault). Une situation difficile qui peut rapidement se dégrader alors que les menaces de droits douaniers planent des États-Unis à la Chine.
Dans ce contexte hautement incertain, les conclusions du GHN marquent « une prise de conscience du poids énorme des difficultés conjoncturelles et structurelles qui pèsent sur la filière » pointe Samuel Masse, qui plaide pour la « mise en œuvre effective de ces propositions », à commencer par l’extension de validité des autorisations de replantation donnant le temps aux vignerons de se projeter sur les marchés porteurs de demain (une prolongation à 5 ans proposée par le GHN, avec l’idée de monter à 8 ans dans la prochaine PAC). « L’allongement des autorisations de plantation répond en partie à l’arrachage temporaire des vignes » note le vice-président de la CEVI, qui préfère parler de restructuration différée (« on s’approche de cette notion »). Le vigneron languedocien soulignant « une avancée notable qui sera un bonne chose pour mieux ajuster les décisions. Cela permet une gestion directe par l’agriculteur et c’est plus logique d’un point de vue agronomique et environnemental de laisser reposer le sol. »


Proposant également la possibilité de réduire à 0 % la croissance annuelle des nouveaux droits de plantation, le GHN n’a pour l’instant vu aucune de ses propositions être actées : c’est tout l’enjeu des prochaines semaines pour Samuel Masse, pour qui « il faut aller dans le concret » pour constituer une large « boîte à outils » d’adaptation aux crises avec des outils d’arrachage ou de vendange en vert à la main des Etats Membres (sans puiser dans les fonds européens de l’OCM vin pour préserver les investissements), la création d’un guichet unique pour les droits d’accise européens (une arlésienne), des adaptations au changement climatique (comme la réforme de la moyenne olympique pour l’assurance récolte)… Sans oublier du « scepticisme sur le renforcement des Organisations de Producteurs (OP) » (vu comme une « massification de l’offre, qui est inadaptée à ce qu’est le modèle de petite entreprise diversifiée des vignerons indépendants »)