n an après son « engagement » ferme d’« on ne va pas se tourner les pouces ou se les gratter » et « il y aura un prix minimum, un prix plancher » dans toutes les filières agricoles, le président de la République, Emmanuel Macron, confirme maintenir ce cap lors d’un point presse avant l’inauguration du salon de l’Agriculture ce 22 février. « J’ai dit on lance ce travail. Le travail a été fait par les parlementaires. Un rapport a été suivi […] maintenant il arrive au ministère » indique le président aux côtés de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, qui indiquait récemment à Vitisphere que pour les prix rémunérateur il y aura une révision d’Egalim qui arrivera « avant l’été » à l’Assemblée Nationale avec « un projet de loi, que l’on travaillera en profondeur avec les filières. Notamment la filière viticole. » En crise de dévalorisation, les vins de Bordeaux et des Côtes-du-Rhône sont particulièrement mobilisés pour avancer sur ce dossier, avec la création d’indicateurs voire d’Organisations de Producteurs. L'impatience monte d'autant plus que les prix affichés par les rares contrats de la campagne d'achat de vin en vrac restent très faibles malgré les petits rendements du millésime 2024 et l'arrachage.
Défendant un futur « travail de réforme de la structuration des prix », Emmanuel Macron note pour sa part qu’en l’état « on a des lois Egalim qui ont fonctionné, qui ont fourni des résultats, qui ont protégé les prix agricoles. Est-ce que c’est suffisant ? Non. On le voit avec des négociations qui ne se passent pas dans un climat apaisé malheureusement. » Sans reprendre les termes de prix minimum ou de prix plancher (souvent critiqués par les syndicats agricoles ne voulant pas de prix plafond), le président explique que « l’important au fond, ce qu’on veut, je vais le dire de manière très simple, c’est que l’on ne puisse pas vendre des produits en dessous de leurs coûts de production. Qu’on ne les vende pas à perte des producteurs. »


« Il faut adopter une logique de filière, où agriculteurs et industriels s’épaulent pour investir, se moderniser, et s’adapter aux demandes des consommateurs » plaide Annie Genevard ce dimanche 23 février, lors de l’inauguration du stand du ministère de l’Agriculture, estimant que « c’est ainsi que nous arriverons à créer de la valeur pour les filières et qu’elle soit équitablement redistribuée à chacun des maillons. C’est tout le sens de nos réflexions sur les lois Egalim. »
Plus globalement pour le président ce 22 février, « ce que nous défendons, c’est qu’au fond l’agriculture et nos agriculteurs ne peuvent pas être la variable d’ajustement » plaide Emmanuel Macron, déclarant qu’ils doivent être « ni la variable d’ajustement du pouvoir d’achat, en disant ce sont toujours les prix agricoles qu’il faut baisser. Ni la variable d’ajustement des accords agricoles. » Le président affirmant son opposition au traité du Mercosur (et souhaitant créer une minorité de blocage à Bruxelles contre l’accord de libre-échange avec l’Amérique du Sud) et son soutien à celui du CETA (en vigueur avec le Canada). En la matière, la filière viticole souhaite un maximum de facilités à l’export et éviter des taxes douanières, alors que les tensions géopolitiques se multiplient, notamment avec les Etats-Unis. Rencontrant le président américain Donald Trump ce lundi 24 février, Emmanuel Macron a indiqué plaider l'apaisement. Un engagement que la filière vin espère voir rapidement réalisé et ne pas devoir attendre un an pour qu'il soit simplement répété à défaut d'être concret.