encontrant ce 12 novembre le président de la République, Emmanuel Macron, les représentants de la filière des spiritueux français rapportent un appui affirmé pour désamorcer les taxes chinoises ciblant les eaux-de-vie de vin européennes, en rétorsion du conflit commercial sur les voitures électriques entre Pékin et Bruxelles. « Le président de la République a assuré les professionnels de tout son soutien dans cette situation difficile et injuste, et de son engagement à s’impliquer personnellement pour trouver une issue positive » indique un communiqué commun* du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), du Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac (BNIA) et de la Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux (FEVS).
Un appui présidentiel de poids alors que les opérateurs de Cognac et de l’Armagnac martèlent que « l’enquête chinoise n’était pas un problème juridique mais politique, auquel seule une réponse politique pouvait être apportée ». Un appui présidentiel qui n’avait pas permis de rompre l’escalade des mesures de rétorsion. A l’occasion des 60 ans de l’établissement de relations diplomatiques entre la France et la République Populaire de Chine, Emmanuel Macron avait reçu en mai dernier la promesse du président chinois Xi Jinping de ne pas imposer de mesures provisoires dans le cadre de l’enquête antidumping. Un engagement balayé en octobre avec l’imposition brutale d’une caution sur les importations suite à l’annonce européenne de droits de douane visant les voitures électriques chinoises.


Mais « une évolution positive a cependant été notée lors de plusieurs rencontres au niveau du gouvernement » pointent BNIC, BNIA et FEVS notant que « les récents échanges entre les autorités françaises et chinoises à l’occasion de la Foire de Shanghai ont permis de renouer le fil du dialogue, prélude indispensable à l’émergence d’une solution bilatérale ». Une nouvelle approche diplomatique se traduisant par plus de flexibilité et moins de blocage de trésorerie pour gérer le dépôt de caution des spiritueux importés en Chine. Loin de régler la menace de taxes chinoises, « les représentants des filières ont indiqué au président de la République qu’il était absolument nécessaire de confirmer cette dynamique d’ouverture pour pouvoir obtenir des autorités chinoises une levée des taxes dont l’application aura sinon un effet destructeur ».
* : Participaient également à cette rencontre la Maison des Vins et Spiritueux (MVS) et les maisons de cognacs ciblés par l’enquête antidumping (Hennessy du groupe LVMH, Martell du groupe Pernod-Ricard et Rémy Martin du groupe Rémy Cointreau).