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Les anti-HVE ne digèrent pas le rejet de leur attaque pour tromperie
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Label affaire
Les anti-HVE ne digèrent pas le rejet de leur attaque pour tromperie

Reconnaissant sans l’accepter l’arrêt du Conseil d’État blanchissant/verdissant le label HVE, les syndicats bio et associations de consommateurs gardent la certification sous surveillance, qu’il s’agisse de demande de dérogation ou de préparer le prochain round avec un observatoire évaluant la réalité de l’allégation "Haute Valeur Environnementale".
Par Alexandre Abellan Le 21 février 2025
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Les anti-HVE ne digèrent pas le rejet de leur attaque pour tromperie
Le logo HVE reste dans le viseur de ses contempteurs. - crédit photo : Alexandre Abellan
A

près l’arrêt du Conseil d’État ce mardi 18 février rejetant les accusations de tromperie du consommateur du label Haute Valeur Environnementale (HVE) portées depuis 2023 par 8 syndicats bio et associations de consommateurs*, les défenseurs de la certification HVE ont la victoire modeste (voir encadré) et les requérants déboutés ont la défaite amère. Dans un communiqué du 20 février, « les organisations requérantes contre le label HVE prennent acte du rejet de leur recours par le Conseil d’État et restent mobilisées face aux insuffisances du référentiel ». Mais ne mettent pas d’eau dans leur vin, critiquant toujours la certification : « nous nous étonnons que l'insuffisance du nouveau référentiel, pourtant relevée dans les conclusions du rapporteur public, n'ait pas été retenue » par la plus haute juridiction administrative.

Confirmant la légalité du décret n°2022-1447 et de l’arrêté du 18 novembre 2022 définissant la quatrième version du référentiel public HVE, la section du contentieux du Conseil d’État liste dans sa décision les pratiques vertueuses du label agroécologique conventionnel : incitation à la fertilisation organique plutôt que minérale, réduction des traitements phytos, interdiction des matières actives cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques avérés, les CMR 1… Et suppression de l’option B permettant une certification comptable et non environnementale.

Sous surveillance

« Nous nous questionnons sur le fait que la version initiale du référentiel, dont le Conseil d’Etat reconnaît aujourd’hui les insuffisances, ait pourtant permis depuis 2012 de vendre des produits sous la mention "haute valeur environnementale" » grincent les requérants, qui annoncent à toutes les filières tentées par des aménagements et dérogation des critères HVE sur les traitements phytos ou la fertilisation azotée qu’ils « dénonceront toute tentative d’affaiblissement des exigences environnementales ».

Semblant préparer leur prochain angle d’attaque, les requérants ajoutant qu’« alors que l’Union européenne prévoit d’encadrer les allégations environnementales en exigeant que leurs impacts soient évalués selon des méthodologies fiables et indépendantes, on ne peut que constater que de telles évaluations font toujours défaut concernant l’impact du label HVE sur la biodiversité, la qualité de l’eau ou le changement climatique. » Pas de quoi faire passer l’idée à certains dans le vignoble que le label HVE joue le rôle le bouc-émissaire des difficultés commerciales de la filière bio. Une opposition bio/HVE qui semble datée (pour ne pas dire artificielle) alors que la croissance de la démarche agroécologique se tasse de plus en plus et n'assure plus son objectif d'impulsion à la transition agroenvironnementale .

Perte de vitesse

Restant très implanté dans le vignoble (24 200 domaines en juillet 2024), la certification HVE pâtit d’un ralentissement des conversions depuis la mise en place du nouveau référentiel début 2023. Si l’attaque judiciaires des anti-HVE a pu peser, ainsi que les dossiers médiatiques reprochant à HVE de ne pas être bio, les opérateurs évoquent d’abord l’absence de valorisation du logo par les acheteurs, alimentée par le manque de promotion par le gouvernement, ainsi que les contraintes supplémentaires de la quatrième version du référentiel. Qui aura réussi à ne contenter personne, en allant trop vite pour le vignoble, mais sans aller assez loin pour ses contempteurs.

 

* : Soit la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB), l’Union fédérale des consommateurs - Que choisir (UFC – Que choisir), le Syndicat national des transformateurs et distributeurs de produits naturels et de culture biologique (SYNABIO), l’association Générations futures, l’association Bio consom'acteurs, l’association Réseau environnement santé et l’association Agir pour l’environnement.

 

"Le ministère de l’Agriculture se félicite de cette décision"

Dans un communiqué ce 21 février, le ministère de l'Agriculture, qui soutient le label depuis sa création par l'exécutif en 2012, réagit à l'arrêt du Conseil d’État en y voyant la reconnaissance des « progrès apportés par cette nouvelle version de la HVE » comme « dispositif en constante progression, animé par une approche d’amélioration continue ». Confirmant l'objectif de 50 000 exploitations agricoles certifiées HVE en 2030, le ministère veut faire du label « un des outils de la transition écologique et l’une des politiques prioritaires du gouvernement ».

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Tous les commentaires (7)
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Julos Le 23 février 2025 à 16:46:40
On peut tout de même s'interroger sur la disparition d'un projet du Synabio intitulé : "Au delà de la bio, la biodiversité! (les liens ont disparus d'internet mais le SOLAGRO en a gardé quelques traces) Peut-être un peu trop proche du référentiel et de la démarche HVE, après avoir attaqué HVE ça marque mal ? La FNAB quant à elle maintient son "Label FNAB", dont elle a enrichit le volet social pour s'inscrire dans la RSE, mais cela cache à peine que le volet biodiversité s'inspire grandement de la démarche HVE! On nous prend pour des contre ?
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Dominique Le 23 février 2025 à 10:52:54
Si mes souvenirs sont bons, l'ODG Côtes de Bourg a voulu imposer HVE à tous ses adhérents, y compris ceux en bio. Je n'ai pas entendu grand monde pour s'opposer à ce qui a été appelé "pass HVE" au moment du Covid. Aujourd'hui, les crus bourgeois du Médoc rendent obligatoires le label HVE (même pour les bios ) sans que personne ne s'en émeuve. Ca s'appelle comment si ce n'est pas une attaque frontale ? Qu'un label autorisant des CMR vienne exclure des bios de l'appellation, c'est un peu fort de café, me semble-t-il. Alors, bien sûr, il y a eu étonnamment une réaction. Ceci dit, encore une fois, on peut s'engueuler mais ce n'est pas l'urgence. Il n'y aura plus de sujet quand tout le monde aura mis la clé sous la porte.
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VignerondeRions Le 23 février 2025 à 07:54:51
@dominique, quand la FNAB, le SYNABIO et tout leurs adhérents décident d'attaquer le label HVE, ils attaquent les hommes et les femmes des fermes qui font l'effort de se faire labelliser. On peut faire comme Trump et se demander pourquoi les "HVE" attaquent les BIO, sauf que la réalité c'est l'inverse. Personnellement je n'ai pas du tout envie de me facher avec mes voisins en BIO, je respecte leurs choix, leurs pratiques, mais pas les errements des conseils d'administrations de leurs syndicats. Quand tu mords ton voisin une fois il ne se passe peut être rien, mais à la seconde fois si tu prends une baffe il ne faut pas faire la vierge effarouchée. En remettre une couche dans la presse, quand on a été débouté, c'est déjà une deuxième lame, je ne crois pas que cela serve à la filière, ni même à mes collègues BIO. Ce qui est surprenant c'est que chaque collègue en BIO a qui j'ai demandé, pourquoi vous avez attaqué, m'a répondu c'est du grand n'importe quoi. Comme quoi la représentation souffre partout universellement.
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Dominiqque Le 22 février 2025 à 23:22:02
@VignerondeRions Quant à la relance de procédures judiciaires, je pense que c'est totalement hors de propos. Le vrai problème, le problème urgentissime, c'est celui du maintien du peu de paysans encore en place, et donc celui du revenu, celui des prix de vente qui ne couvrent plus du tout les coûts de production et qui ne rémunèrent a fortiori aucun des efforts environnementaux, quels qu'ils soient. On risque d'assister tout simplement à l'effondrement de l'offre. Et cela aura des effets irrémédiables.
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Dominique Le 22 février 2025 à 16:24:08
Cher collègue et voisin, je suis surpris du ton menaçant de ton commentaire. Que 90 % des consommateurs pensent qu'en bio, on ne traite pas : ce chiffre reste à documenter, et de plus, ce ne sont pas les agriculteurs bios qui propagent de telles inepties. Donc, il n'y a aucune tromperie de la part des organisations bios ( mais je ne parle pas en leur nom ). Quant aux fraudes de la part de bios, il y en a sûrement, comme ailleurs. La route de l'Espagne pour aller acheter des produits conventionnels interdits en France, ça existe aussi. S'il y a fraude, il faut la dénoncer, c'est ma position. C'est mieux que de répandre des bruits. Pour ma part, je paye des analyses à plus de 200 euros pièce pour retrouver des traces minimes de folpel, de phtalimide et de boscalid sur mes parcelles enclavées chez des voisins et rien sur les autres parcelles. Je n'ai pas déposé de plainte. Peut-être qu'il se dira que c'est parce que je crains un contrôle ?
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Benji Le 22 février 2025 à 00:29:10
Complètement d'accord avec Vigneronderions ! Les attaques incessantes de syndicats et autres lobbys bios est honteux! A quand une vraie enquêtes sur leurs lobbying et sur leurs conflits d'intérêts! A mon avis les interrogations sur le FNAB et son financement dernièrement devraient être fortement étudier! Quand aux contrôles du model bio qui s'autocontrole en interne est il bien légal? Beaucoup de questions à élucider!
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VignerondeRions Le 21 février 2025 à 11:59:25
Je pense sincèrement que les syndicats des BIO feraient bien de raison garder. Quand 9 personnes sur 10 achètent BIO parce que ce n'est pas traité.... Il n'y a pas de tromperie ? Aujourd'hui les HVE sont courtois, ils pourraient l'être moins et mettre en lumière la réalité du BIO en échange de leurs aimables attentions. L'intégralité des BIO pris avec des résidus sont d'honnêtes gens qui ont été pollué, jamais il n'y aurait eu de gens malhonnêtes en BIO, qui ne respecteraient pas leurs cahiers des charges pour se sauver en achetant des produits qui leurs sont interdit en cachette. S'ils ne comprennent pas qu'ils n'ont rien à gagner à ce jeux, c'est que le BIO ne preserve pas leurs neurones malgré leurs croyances.
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