ans un communiqué salé, la confédération des vins à Indication Géographique Protégée (Vin IGP) constate qu’en France « tout concoure à ce que la grogne grandisse chez les viticulteurs » et qu’elle s’exprime pour la deuxième fois de l’année : après les manifestations massives de l’hiver dernier, ce les actions de protestation essaiment dans toute l’agriculture. Le cahier des doléances de Vin IGP est un cahier des charges sans retour sur investissement. A commencer par l’investissement du vignoble dans la transition agroécologiques sans que les efforts paient économiquement: un développement dur plus que durable. « Voilà des années que l’on demande toujours plus à nos viticulteurs, notamment avec la mise en place de labels environnementaux (Bio, HVE, Terra Vitis, …) qui génèrent des contraintes techniques, mais aussi des charges économiques importantes (temps de travail à rallonge, investissements en matériels adaptés, embauches de personnels supplémentaires) » énumère le communiqué, pointant que « s’ils ont relevé de nombreux défis, aucune valeur ajoutée (ni même une juste rémunération) n’est venue les récompenser des efforts consentis. Bien au contraire, nombre d’entre eux se sont retrouvés très affaiblis financièrement et physiquement. »
Sans reconnaissance ni revalorisation, l’engagement environnemental semble être devenu un dû, pour simplement accéder aux marchés sans pouvoir espérer une rémunération des efforts. Aux exigences des certifications environnementales s’ajoutant les impasses techniques faute d’avoir accès à toute la boite à outils phytos dénoncer Vin IGP. En 2024, « face à une saison une nouvelle fois très compliquée au niveau météorologique, nos viticulteurs se sont trouvés sans solution pour combattre les maladies cryptogamiques quand, dans d’autres pays, des alternatives qui permettent de protéger leurs récoltes sont bel et bien autorisées. » Une distorsion de concurrence née d’une « volonté essentiellement franco-française » que les vins IGP proposent de résoudre avec « la mise en place de clauses miroirs imposant les mêmes normes à chacun ».
En quête d’assurance
Sautant du coq à l’âne pour mieux balayer les revendications, et frustrations, actuelles de la filière, Vin IGP s’en prend au nouveau contrat d’assurance MultiRisque Climatique (MRC). Son président, Gérard Bancillon, estimant que l’assurance climatique est discréditée, sa confédération épingle « l’inadaptation d’un système assurantiel toujours basé sur une moyenne olympique qui ne correspond plus du tout aux capacités de production des exploitations » et la nécessité d’une remise à plat de l’outil. Dernier point, « on vient d’apprendre une diminution de la contribution de l’Etat au budget de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO » rapporte Vin IGP, regrettant que « cette annonce de restriction budgétaire ne laisse rien présager de bon quant à l’éventuel renouvellement d’une [opération d’une promotion des signes de qualité lancée fin 2024] pourtant susceptible d’avoir un impact positif sur le grand public. » Posant son addition, Vin IGP conclut rhétoriquement : « ces constats étant faits, on peut légitimement se demander si l’on veut réellement d’une viticulture de qualité en France, voire d’une viticulture tout court. Dès lors, doit-on s’étonner de la grogne qui monte ? »