fficher ses ardoises mais ne pas en laisser. Ce vendredi 17 janvier, le tribunal de commerce d’Auch (Gers) a ouvert une procédure de sauvegarde de six mois pour le domaine de Tariquet (1 125 hectares de vignes dans le Gers produisant 8 millions de cols de vin blancs IGP Côte de Gascogne et 120 000 cols d’AOC Bas-Armagnac). Affirmant sa maîtrise de la situation dans sa communication, le domaine de la famille Grassa annonce « agir plutôt que subir » avec cette mise sous la protection du tribunal pour aboutir à un « nouveau plan de marche adapté à la fois à la conjoncture et à ses capacités structurelles » au terme d’une période d’observation (six mois pouvant être renouvelés une fois). Pas de panique en la demeure donc, mais l’occasion de la « réorganisation stratégique » martèle le premier propriétaire-récoltant de Gascogne dans un communiqué ouvertement rassurant.
-31 % de ventes
Rappelant qu’il n’y a pas de cessation de paiement (« l’entreprise doit être solvable » pour une mise sous sauvegarde), le domaine fait état d’une « forte incidence sur la rentabilité » avec la forte baisse de ses commercialisations : « passées d’environ 8 millions de cols à 5,5 millions de cols en 3 ans (entre 2021 et 2023) ». Soit une chute de 31 % des ventes, liées à un cumul de « causes externes » bien connues par l'ensemble du vignoble français : « la crise sanitaire, l’inflation avec la hausse des coûts de production, la géopolitique avec des stratégies douanières comme celle des États-Unis ; le dérèglement climatique et ses calamités agricoles (gel, grêle, mildiou) ; la crise économique et agricole ». Sans oublier « la faiblesse des récoltes ces quatre dernières années (soit une perte de l’équivalent de plus d’une récolte sur 4 années) » avec des aléas climatiques récurrents (grêle, pluies et mildiou…).
Le domaine annonce donc revoir son business plan, ainsi que sa gouvernance. Depuis le départ du directeur général du domaine, Ithier Bouchard le 31 juillet 2024 après quasiment 20 ans dans la propriété, la direction est assurée par les représentants de la cinquième génération, Armin et Rémy Grassa, la présidence restant à leur tante, Maïté Grassa. Depuis plusieurs mois, les plans de sauvegarde, mais aussi de redressement, se multiplient dans le Sud-Ouest. Comme à Buzet ou Univitis. Etape difficile humainement, mais essentielle stratégiquement, la procédure collective est une étape de vérité pour la pérennité d’une structure vitivinicole. Notamment si elle est anticipée pour être accompagnée avec le soutien d'avocats. Mais aussi des tribunaux.